Par Marylène Marcel Ponthier
Études drômoises n° 78 (juin 2019)
pp. 10 à 15
Résumé d’après l’article
Les frères Lumière, Auguste-Marie-Louis-Nicolas (1862-1954) et Louis-Jean (1864-1948) mettent au point, en 1895, l’appareil permettant de projeter de petits films sur un écran au bénéfice d’un public plus large.
Ils sont les inventeurs du cinématographe.
À Montélimar, ce sont les cafés qui, les premiers, s’intéressent à cette invention.
Des forains proposent, de ville en ville, des séances de cinématographe encore appelées « photographies animées ».
Pendant une dizaine d’années, des cinémas ambulants vont venir s’installer chez les cafetiers, notamment sur les Promenades de la ville, jusqu’à ce que, en 1910, l’un des appareils de projection mette le feu à l’établissement et provoque une belle frayeur…
Émue par cet accident, la municipalité accepte que le théâtre municipal se transforme, dès le mois de janvier 1911, en cinématographe Pathé « dont les films, d’une netteté et d’une fixité absolues, font la joie de tous ».
C’est le 25 juin 1912 que débute la construction du Palace-Cinéma, un bâtiment en dur, édifié sur le boulevard par M. Charles Francion. L’ouverture officielle est prévue le 14 août au soir, les représentations continuant dans la foulée les 15, 16, 17 et 18 août, en matinée et en soirée, le programme étant chaque jour différent.
La durée des films n’est alors pas donnée en minutes mais en mètres !
Un journaliste a l’heureuse idée de visiter « la cabine de l’opérateur » quelques semaines plus tard.
Il ne manque pas de s’extasier sur le matériel dont la portée de projection est de 40 mètres, alors qu’elle n’est que de 23 mètres dans les autres villes, telle Avignon.
Pendant les quatre années de la Grande Guerre, M. Francion parvient à maintenir une activité culturelle au Palace en projetant des films, en accueillant des chanteurs, des troupes théâtrales, des acrobates, et toute sorte d’artistes.
Après la signature de l’armistice, il reçoit, en décembre 1918, Charlie Chaplin surnommé « Charlot », le grand comique britannique.
La salle de l’établissement est comble !
Cent ans après sa construction, le cinéma Palace est toujours là, en bordure des Allées provençales.
Durant tout le XXe siècle, d’autres cinémas ouvrent peu à peu leurs portes à Montélimar comme ailleurs.
Le Printemps, l’automne et l’amour. Ce film semble bien être le premier à avoir été tourné à Montélimar ! Il raconte l’histoire de Fernand Sarrasin, un nougatier, qui, au cours d’une partie de pêche, sauve une jeune fille, Cécilia, qui tente de se suicider.
La présentation du film à Montélimar, en présence de Fernandel qui joue Fernand, reçoit un accueil fabuleux.