Par Marylène Marcel-Ponthier
Études drômoises n° 76 (décembre 2018)
pp. 12 à 15
Résumé d’après l’article
François-Régis naît le 2 mai 1837 à Ancône, au bord du Rhône.
Le gamin fréquente l’école primaire des Frères, puis le collège. Mais il n’est pas très assidu et manifeste rapidement des dons pour la sculpture.
Il aime aussi flâner le long des rives du Roubion et pétrir la glaise. « Ses chiens avaient l’air d’aboyer, ses chats de ronronner, ses personnages semblaient frissonner de vie ».
En 1851, à 14 ans, il fréquente alors l’atelier du peintre André-Baptiste Faure, rue Montant-au-Château, qui l’initie.
Il s’inscrit en 1854 à l’école des beaux arts de Valence, où on lui conseille de rejoindre Paris. En 1859, il réussit le concours d’entrée à l’École impériale des Beaux-Arts.
Bien que le Département concoure chaque année pour une somme de 500 francs aux frais d’instruction de Chaumartin, cet appui serait insuffisant si la famille ne s’imposait de gros sacrifices .
Elle lui accorde également, en novembre 1862, une aide de 300 francs.
Pour la remercier, Chaumartin réalise un buste du scientifique montilien Faujas de Saint-Fond.
Durant son second séjour à Paris, qui va durer de 1859 à 1867, Chaumartin passe dans tous les grands ateliers de l’époque.
En 1867, à 30 ans, de retour à Montélimar, il ouvre alors un atelier de marbrerie et de sculpture avec magasin d’articles funéraires dans la rue Roserie (Poyol).
Mais chacun sait que l’art ne nourrit pas son homme : le 21 juin 1873, c’est la vente aux enchères du logement et de l’atelier avec tout ce qu’il contient, « après expropriation forcée du sieur François-Régis Chaumartin, sculpteur ».
En juin 1902, Chaumartin participe à l’exposition nationale d’œuvres d’art qui est organisée sous une galerie de 700 m² à Montélimar.
Il réalise aussi, à la demande de la société des Vétérans, l’élégante stèle funéraire que surmonte le hardi Coq gaulois, destinée à glorifier les soldats morts en 1870-1871.
En 1912 et 1913, il participe à nouveau au Salon de la Société Lyonnaise des Beaux-Arts avec d’autres artistes montiliens : Charpenne, Discours, Tardieu.
Puis la guerre est là.
On n’entend plus parler de lui jusqu’au 9 juin 1917 : ce jour-là, le « père Chaumartin », comme l’appellent affectueusement les Montiliens, s’en va comme il a vécu, discrètement et pauvrement, laissant une veuve, une fille et deux fils.