Dès septembre 1943, l’armée allemande investit l’aérodrome de la Trésorerie et y opère de très importants travaux pour en faire une base puissamment armée, bien camouflée et protégée par une défense antiaérienne (Flak) composée d’une quarantaine de pièces d’artillerie.
Les Résistants comprenaient bien que cette base constituait un réel danger, tant par ses moyens d’observation que par la rapidité de sa mise en action et sa puissance de feu.
Mais à l’exception d’un mitraillage rapide du terrain à la fin avril 1944 par les Alliés, sans grande efficacité, rien de sérieux n’est fait quand il était encore temps.
Les maquisards du Vercors en font les frais quand, le 14 juillet ils reçoivent la nuée de parachutes leur apportant armes et vivres, ils voient presque immédiatement, arrivant de la Trésorerie, les avions de la Luftwaffe mitrailler et bombarder le terrain, les empêchant de récupérer leur manne. Ils répètent leur colère le 23 juillet lorsque se pose la deuxième vague de planeurs partis de la Trésorerie pour achever le massacre commencé le 21 sur Vassieux.
Ce n’est que le lendemain 24 juillet que les Alliés effectuent enfin ce bombardement de l’aérodrome de la Trésorerie. Mais, lâchées à haute altitude par crainte de la défense antiaérienne, les bombes se dispersent sur de grandes zones parfois très éloignées de l’objectif visé, provoquant de gros dommages et causant la mort d’une cinquantaine de personnes.
Ce bombardement réalisé trop tard pour les Résistants drômois, a pour réel objectif, alors que se prépare le débarquement des troupes alliées en Provence, de détruire les appareils allemands, leurs armes et munitions et d’empêcher toute possibilité de recevoir renforts et secours, en particulier par la voie des airs.