Les archives recèlent de nombreux documents montrant comment les responsables mais aussi les citoyens ont progressivement pris conscience de la nécessité d’organiser de façon efficace la prévention et la lutte contre les incendies.
En juillet 1698, un incendie d’origine accidentelle ravagea le château et le hameau des Correardes sur la commune de Lus-La-Croix-Haute.
Les habitants ne disposaient d’aucun moyen pour combattre le sinistre. Presque un siècle plus tard, la relation d’un incendie survenu à Chaudebonne au petit matin du 10 février 1789 explique clairement que pour éviter que le sinistre se propage à l’ensemble du village, les habitants firent « la part du feu » en procédant à la rapide démolition des biens mitoyens de l’immeuble incendié.
Au XIXe siècle, les communes sont encouragées à s’équiper en matériels de lutte contre l’incendie et à veiller au respect de nouvelles règles de construction, limitant l’emploi du bois.
Au début des années 1830 se mit en place, au niveau du département, une véritable politique d’amélioration du logement, qui consistait à favoriser le remplacement des toits en chaume par des toits en matériaux ininflammables. Ce n’est toutefois qu’au début du XXe siècle que l’usage du chaume fut vraiment abandonné.
En 1837 le ministre de l’Intérieur invita les préfets à créer dans tous les villages des corps de sapeurs-pompiers intégrés aux gardes nationales.
La loi du 22 juillet 1791 prévoyait la visite annuelle de toutes les habitations, fours et cheminées par des spécialistes, la mise en demeure des propriétaires de réparer sans délai sous peine de poursuites.
C’est sous la Restauration que, profitant d’une période de stabilité économique, se développèrent véritablement en France les compagnies d’assurance. En 1826 fut créée à Valence la Société d’assurance mutuelle contre l’incendie, au profit des départements de la Drôme, de l’Isère, de l’Ardèche, du Vaucluse et du Gard.