Au milieu du XIXe siècle, certains soldats encore vivants ayant servi dans les armées françaises et alliées de 1792 à 1815 sont dans un état sanitaire très difficile.
Aussi le préfet de Valence Joseph Ferlay décide de mettre en place un asile (au sens hôpital du terme) situé à Valence, rue Roderie (aujourd’hui rue Bouffier) à l’usage de ces vieux soldats défavorisés.
Cette structure ainsi créée, grâce à une souscription initialisée dès décembre 1858 auprès de la population de la Drôme, permet d’accueillir 40 soldats, parmi un nombre de demandes important, 137 médaillés sur Valence.
Ces anciens soldats ont été retenus sur dossier tenant compte de l’âge (la plupart a entre 70 et 80 ans), de la durée des services rendus à la nation, de la gravité des blessures et de la pénurie des ressources.
L’asile comprend une infirmerie dont l’utilité est manifeste. Certains soldats sont atteints de maladies graves et ne peuvent plus rester dans les dortoirs. Ils sont donc alités à l’infirmerie, tenue par des bonnes sœurs. Le docteur Marie-Louis-Théodore Parmentier, né à Valence le 30 août 1791, après une carrière militaire (campagne d’Italie pendant deux ans), devient médecin-chirurgien des soldats confiés à l’asile.
Durant les dix années d’existence de l’Asile, les pensionnaires les plus vaillants ont pu participer à des manifestations valentinoises dans le centre intra-muros.
Le 31 août 1869, le Conseil général supprime l’Asile Napoléon en raison du trop petit nombre de pensionnaires. Ceux-ci sont renvoyés dans leurs familles et reçoivent jusqu’à leur mort une pension annuelle de 250 francs.
Citons pour finir ce pensionnaire, passé par l’Asile de Valence durant 10 années et qui atteindra l’âge très respectable de 102 ans ! Il s’agit de Jean-Jacques Sabatier.