L’expression Agriculture Biologique commence à circuler en France au début des années 1960.
Elle désigne des idées et des pratiques venues de divers horizons mais toutes fondées sur une double conviction : le sol joue un rôle primordial en agriculture, il existe un lien entre agriculture, alimentation et santé.
Dans les années 1965-70, les agriculteurs drômois qui s’orientent vers l’idée de produire autrement se rencontrent, échangent et lisent, notamment le Précis de culture biologique, ou « petit livre bleu », de Lemaire et Boucher.
Divers éléments motivent l’entrée en agrobiologie.
Certains agriculteurs le font pour raison de santé, des hommes ou du bétail. D’autres évoquent des préoccupations sur les limites de l’agriculture productiviste, sur l’avenir du métier, sur l’évolution de la société. D’autres encore se réfèrent à des observations pratiques : « Dans les années 1960, la culture du maïs se développait, les traitements aussi. J’ai observé qu’en réduisant des 2/3 les doses conseillées, j’avais d’aussi bons résultats ».
« Les débuts ont été difficiles, il a fallu accepter les baisses de rendement, le surcroît de travail, les critiques de l’entourage ». Mais les agriculteurs bio, malgré les querelles de chapelles, se serrent les coudes. Échanges et entraide tissent un réseau qui dépasse les frontières du département.
Dans les années 1970-1980, le concept d’agriculture « biologique » n’est pas reconnu par le ministère de l’agriculture. Mais sur le terrain comme dans les institutions, le concept d’agrobiologie avance : la loi d’orientation agricole de 1980 ainsi que la création du logo AB et d’une Commission Nationale en 1984-85, vont officialiser l’agriculture biologique.
Vers 2002-2003, une nouvelle génération d’agriculteurs s’organise pour faire évoluer le système conventionnel vers l’agriculture biologique.
Dans les années 1990-2010, la Drôme se hisse aux premières places. En 2007 la Chambre d’agriculture de la Drôme met en place un salon « des techniques bio et alternatives » ou Tech & Bio.
Au moment de conclure cette évocation rapide de l’agriculture biologique drômoise, il faut rendre hommage à la clairvoyance et au courage des Pionniers, sans oublier leurs épouses, solidaires dans le travail quotidien comme dans le parcours militant.