Si Henri IV, sur les conseils de Barthélémy de Laffemas, fut l’initiateur de la culture du mûrier blanc, Olivier de Serres peut être considéré comme le premier reboiseur, reconstituant les forêts dévastées, plantant des mûriers, des amandiers, des ormes, des « noyers fort utiles au mesnage » et des arbres sur les pentes pour arrêter l’érosion ou créant des rideaux pour couper les vents.
Les initiatives de reboisement en terrains privés, d’abord très limitées car peu intéressantes dans le court terme, prennent après la seconde Guerre Mondiale un grand développement. Une politique de mise en valeur de la forêt est instaurée et financée par les crédits du Fonds Forestier National créé par la loi du 30 septembre 1946.
Pour le reboisement le propriétaire reçoit une aide financière égale à la valeur des plants.
À partir de 1960 un bon de commande lui permet d’obtenir gratuitement, chez un pépiniériste agréé, les jeunes plants de l’essence forestière conseillée.
Pour la création de brise-vent, les associations foncières de remembrement reçoivent l’appui des techniciens de la Chambre d’Agriculture et bénéficient des crédits de l’État.
Pour favoriser la desserte des massifs forestiers, 110 km de pistes sont créés, permettant aux véhicules de lutte contre les feux d’accéder plus rapidement à des secteurs sensibles. Ainsi 21 camions citernes (1 500 litres d’eau chacun) sont financés et équipent les Centres de Secours et d’Incendie de Valence, Die, Bourdeaux, Séderon.
Au total en 33 ans, ces diverses interventions ont favorisé la création d’une jeune forêt de production de 6 000 hectares dont 2 000 hectares en feuillus et 4 000 hectares en résineux.
Après la réforme Pisani, l’Office National des Forêts, par décret du 26 mars 1965, fut chargé de la gestion des forêts publiques. Dans l’étude des nouveaux projets, l’enrésinement n’était plus prioritaire et l’introduction des feuillus précieux (merisiers, frênes, noyers) désormais subventionnables atténuait l’impact visuel (circulaire sur les paysages).