Le rail : un outil majeur d’aménagement du territoire.
Le 11 juin 1842, une loi relative à l’établissement des grandes lignes de chemins de fer crée un modèle original de partenariat public-privé permettant d’entreprendre la mise en place de ce qui va devenir le maillage ferroviaire du territoire national.
Une liste de 181 lignes à construire est annexée à la loi.
Au numéro 129, on peut lire qu’il s’agira de relier Nyons à la ligne Lyon Marseille en passant par Valréas, soit une distance estimée à 41 km.
C’est la seule réalisation prévue pour le département de la Drôme.
La loi ne précise pas où se fera la jonction entre la ligne partant de Nyons et celle de la vallée du Rhône reliant Marseille à Paris et deux tracés s’opposent.
Le premier relierait Nyons à Orange, le second Nyons à Pierrelatte par Valréas, ce dernier projet étant finalement validé par le Conseil général.
La réalisation :
Le parcours est relativement court : 40,670 mètres.
Son équipement va pourtant poser de sérieux problèmes et exiger la construction de nombreux ouvrages d’art.
Avant d’ouvrir la ligne au trafic, il faudra huit ans d’études, de 1886 à 1894, et trois ans de travaux, de 1894 à 1897. Les gares seront, initialement, au nombre de six : Nyons, Valréas, Grillon, Chamaret, Montségur, Saint-Paul-Trois-Châteaux et Pierrelatte.
La réception des travaux a lieu de 6 juillet 1897.
Le 22 juillet 1887, c’est le premier voyage commercial. Il y a trois services journaliers dans chaque sens. Les convois sont mixtes : marchandises et voyageurs. Le trajet le plus rapide se fait en 1 h 47 (service du matin de Nyons à Pierrelatte). Le plus lent est de 2 h 10 (service du matin de Pierrelatte à Nyons). Arrêt à toutes les gares du parcours.
Le 13 février 1887, le journal Le Pontias annonce que le Conseil municipal de Nyons a formulé un vœu pour que l’inauguration de la ligne soit présidée par le Président de la République à l’occasion du voyage que celui-ci doit faire dans le Sud Est au cours de l’été.
Le Président accepte l’invitation. Les fêtes de l’inauguration dureront quatre jours.
En 1951, le 15 mars, un dernier train parcourrait les 41 km qui séparent Pierrelatte de Nyons.