« Le Grand Voyage » désigne à Romans, un grand chemin de croix dont les stations-oratoires sont dispersées dans le centre historique de Romans et qui se termine au calvaire des Récollets.
Depuis sa création, au début du XVIe siècle, son histoire est complexe car périodes de destruction et de reconstruction se sont succédées.
En 1940, les stations encore en place dispersées dans la ville sont dans un tel état de délabrement avancé que les pèlerins du vendredi saint, presqu’uniquement des femmes, s’agenouillent et prient bien souvent devant des ruines et quelquefois même face à un emplacement ou à un mur vide !
Selon Mgr Camille Pic, évêque de Valence, la ruine du chemin de croix n’est que le reflet d’une France abandonnée de Dieu, elle aussi en ruine à la suite de la Révolution, de la séparation de l’Église et de l’État, du Front populaire, tous responsables de l’état d’une France déchristianisée.
Une souscription est lancée en 1940, une étude réalisée qui chiffre le plan de restauration à 300 000 francs.
On ne connaît pas exactement dans quelles circonstances, la commande est passée dès octobre 1940 à Diulio Donzelli, artiste depuis peu réfugié à Valence ; il n’est là que depuis un mois, toujours est-il qu’il se met au travail dans son atelier de Valensoles.
L’artiste a vraisemblablement réalisé plusieurs esquisses pour une même station. Ces dessins sont sans nul doute préparatoires à l’exécution de bas-reliefs destinés à orner les stations du Grand Voyage et pourtant, on ne les retrouve dans aucune station aujourd’hui. Pourquoi ?
Les fêtes grandioses organisées pour le XIe centenaire de la mort de Saint-Barnard sont l’occasion d’inaugurer les restaurations du Grand Voyage.
Cette année 1942 a sans aucun doute marqué l’apogée de la soumission de l’Église au maréchalisme. D’autres voix commencent à se faire entendre, celle de l’abbé Lémonon, par exemple, aumônier de la JOC…
De cette période, il nous reste les bas-reliefs moulés de Diulio Donzelli, signés « D. Donzelli Valence – 1942 ».