Par Alain Coustaury et Jacques Delatour
Études drômoises n° 64 (décembre 2015)
pp. 9 à 13
Résumé d’après l’article
L’ouvrage intitulé « La libération de nos villes » comporte 159 pages.
Il a été achevé d’imprimer le 30 juillet 1945, c’est à dire moins de trois mois après la capitulation allemande du 8 mai 1945 et moins d’un an après la libération de Romans-sur-Isère et de Bourg-de-Péage, le 30 août 1944.
En préambule au texte lui-même, un dépliant présente 17 photos de Paul Deval, photographe professionnel, avec une légende.
Deux chapitres traitent l’un de la libération de l’agglomération, l’autre de la vie à Romans sous l’occupation et les premières mesures prises à la libération.
L’ouvrage est composé de témoignages d’habitants, de combattants (Jean Chapus), d’un prêtre (l’abbé Michel Lemonon).
La couverture présente un grand intérêt. Elle traduit une vision surprenante des événements qui ont amené la libération des deux bourgades.
La scène montre l’action de jeunes hommes armés pourchassant des soldats allemands. L’un de ceux-ci est à terre, tué (?); un autre, affolé, s’enfuit abandonnant son arme, un troisième se rend.
Ces soldats donnent l’impression que l’armée allemande est en débandade. La réalité est tout autre. C’est une armée qui bat en retraite, certes, mais en bon ordre.
La couverture ne traduit pas la réalité des libérations de Romans et de Bourg-de-Péage. L’ouvrage a été édité par la section cantonale du Front National dont dépendait le mouvement FTPF, une des composantes des FFI. Il serait intéressant de savoir comment l’opuscule a été reçu et perçu par la population du moment.
Un langage caractéristique de l’époque : Les adjectifs désignant les Allemands sont ainsi caractéristiques de la haine qu’on leur voue alors. Quant aux libérateurs français à la peau noire ce sont tous des « Tirailleurs sénégalais », qu’ils viennent ou non du Sénégal.
Suivent deux extraits de récit : celui d’un otage et celui de l’abbé Michel Lemonon.