Association universitaire d'études drômoises
L'AUED est une association reconnue d'utilité publique qui édite Études drômoises, la revue du patrimoine de la Drôme

Jean-Henri Fabre

par AUED

Par Philippe Haeringer

Études drômoises n° 64 (décembre 2015)
pp. 30 à 33

Résumé d’après l’article

L’Eygues est une rivière essentiellement drômoise, bien qu’elle prenne sa source dans les Hautes-Alpes et finisse sa course en terre vauclusienne en changeant quelque peu de graphie. Elle devient l’Aigues.

À quelques kilomètres des frontières de notre département, elle traverse la commune de Sérignan-du-Comtat où furent rédigés les dix volumes d’une des œuvres les plus marquantes de la fin du XIXe siècle : les Souvenirs entomologiques de Jean-Henri Fabre, mort à la fin de l’année 1915, il y a juste cent ans.

La figure de ce naturaliste autodidacte longtemps contesté mais qui sut déclencher, à la fin de sa vie, la vocation du futur académicien Jean Rostand, est plus ou moins connue de nous tous dès lors que nous éprouvons le réflexe d’observer les petites bêtes sous nos pas.

Ce savant rebelle, qui vécut très vieux dans une France encore agreste en dépit d’une industrie triomphante, qui se ficha des moqueries villageoises et de la morgue universitaire, qui fit ses expériences avec des bouts de ficelle lorsque les instituts s’équipaient déjà de laboratoires sophistiqués, cet enfant de paysan pauvre, cet instituteur frugal mais ivre de garrigue et de liberté…, reste souvent dans les limbes d’un autrefois dépassé.

Loin de la solennité d’une thèse ou d’une communication à l’Académie des Sciences, exercices où il sut pourtant s’illustrer, il confie l’ensemble du message d’une vie de chercheur à des « Souvenirs » qui ne sont pourtant ni des histoires périphériques, ni des condensés de vulgarisation.

Tout Fabre y est.

Ce pourrait être assommant, c’est lumineux, envoûtant, et pourtant il n’y est question que de petites bêtes universellement méprisées, rejetées souvent avec horreur, pages émaillées des portraits à la plume de toutes ces « mouches » et autres vermines…

La qualité d’écrivain de Fabre, son exactitude et sa séduction, son humour, la richesse de son vocabulaire et de ses métaphores, sa volonté d’être compris de tous, est propre à inspirer des traités, des anthologies.
Hugo salua l’Homère des insectes, Rostand père évoqua Virgile…

Fabre fut un instituteur passionné de mathématiques à 19 ans (Carpentras, 1842), professeur de physique à 25 ans (lycée d’Ajaccio,1849, puis d’Avignon, 1853), et le resta 18 ans avec une solde d’adjoint.

Jean-Henri Fabre
La maison de l'Harmas, restaurée par le Muséum

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