Association universitaire d'études drômoises
L'AUED est une association reconnue d'utilité publique qui édite Études drômoises, la revue du patrimoine de la Drôme

Marie Roblès, dernière survivante du drame de la grotte de la Luire

par AUED

Par J. Sauvageon et D. Bertrand

Études drômoises n° 63 (octobre 2015)
pp. 24 à 26

Résumé d’après l’article

Bien que née à Peyrins, Marie Roblès a passé son enfance à Montmiral, chez un oncle et une tante car c’était le début de la Grande Guerre. Elle fit une formation pour être aide-soignante à l’hôpital de Romans où elle rencontra son futur mari Jean. Puis ce fut la guerre…

Marie était la dernière survivante du drame de la Grotte de la Luire. Elle ne manquait pas, chaque année, de participer à la cérémonie à Saint-Agnan-en-Vercors. Elle était la dernière à pouvoir témoigner de cet épisode. Le 28 juillet 2014, elle y était pour la dernière fois. Plus personne ne pourra désormais apporter ce témoignage direct.

La Résistance a aussi été l’affaire des femmes même si leur rôle a souvent été minimisé. Marie était aide-soignante et son mari brancardier à l’hôpital de Romans. Le docteur Ganimède, un des pionniers de la Résistance à Romans, a demandé, dès 1943, au couple Robbles de se joindre à l’activité clandestine.

Le 9 juin 1944, Maud Romana, Jean et Marie Robbles partent avec le docteur Ganimède, à Saint-Martin-en-Vercors pour installer un hôpital clandestin dans les bâtiments d’une colonie de vacances afin d’y soigner les malades et les blessés parmi les nombreux Résistants qui ont afflué dans le massif après le débarquement de Normandie.

Lorsque le 21 juillet 1944, les Allemands ont investi le Vercors, l’équipe médicale ignorait l’ampleur de l’attaque. Il a été décidé d’évacuer les blessés vers l’hôpital de Die, puis, comme les Allemands attaquaient aussi par la vallée de la Drôme, les blessés ont été remontés au Vercors. C’est le vaste porche de la Grotte de la Luire qui a été choisi pour les abriter.
Mais le docteur Ganimède était inquiet : il y avait alors 122 blessés dans la grotte. Il préconisa que les blessés les moins gravement atteints soient dispersés dans la forêt, dans des caches discrètes, à la belle étoile.

Après leur départ, il restait 31 blessés, 3 médecins, 7 infirmières, un père jésuite et 4 prisonniers blessés. Le 27 juillet, vers 16 h, les soldats allemands firent irruption à l’entrée du porche. Ceux qui étaient cachés dans la forêt furent les témoins auditifs du drame.

Mais, on ne l’a pas assez souligné, cette initiative du Dr Ganimède à laquelle a participé Marie a permis de sauver plus de 90 vies.

Marie Roblès et Jean Monin
Marie Roblès à la grotte de la Luire

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