Charles Petit-Dutaillis (1868-1947) est l’historien, inspecteur général de l’Instruction publique, recteur de l’Académie de Grenoble de 1908 à 1916, qui avait invité, au début de la guerre les instituteurs et les institutrices de son Académie à prendre des notes sur les événements dignes de mémoire auxquels ils assistaient (2)… les fiches envoyées devaient être versées aux Archives départementales.
Chaque fiche porte le nom de son rédacteur.
Saint-Nazaire-le-Désert.
• Du 10 septembre 1914. Mobilisation. Comment elle s’est effectuée.
L’ordre de mobilisation est effectué sans incident. C’est la cloche de l’église paroissiale qui le 1er août à 5 heures du soir, et pendant plus d’une demi-heure a annoncé à la population, en ce moment tout entière occupée aux travaux champêtres (moisson) l’ordre de mobilisation générale. À huit heures du soir la gendarmerie apporte le pli contenant le décret de mobilisation…
• Du 15 septembre 1914. Ordre public.
Le garde-champêtre non mobilisable y pourvoit comme par le passé.
• Du 1er octobre 1914. Administration du village.
Dès les débuts de la mobilisation, le maire, puis l’instituteur-secrétaire de mairie sont mobilisés, laissant l’administration de la commune entre les mains de l’adjoint. En septembre, le retour du secrétaire de mairie, libéré de ses obligations militaires, permet de redonner à la vie municipale son cours normal. Les questions en souffrance sont réglées.
• Du 5 janvier 1915. Vie économique. Chauffage.
Le chauffage a fait l’objet de sérieuses préoccupations ici. Pas de bois !
• Du 5 janvier 1915. Vie économique. Commerce local. Ravitaillement.
En temps normal, la commune se ravitaille assez difficilement en raison de sa situation géographique. Cette situation s’est naturellement aggravée par suite de la mobilisation et de la réquisition de nombreux animaux.
• Du 1er mars 1915. Vie économique. Agriculture.
En août les moissons n’étaient pas encore terminées ; elles s’achèvent avec une main d’œuvre de fortune : enfants en vacances, etc.
• Du 15 octobre 1914. Œuvres de solidarité nationale.
Quoique particulièrement pauvre notre région n’entend nullement rester étrangère au bel élan de solidarité nationale qui se manifeste partout.