L’enseignement post scolaire, devenu, en principe, obligatoire depuis 1938 et 1943 mais partiellement appliqué faute de crédits suffisants, reste méconnu, même des historiens de l’éducation nationale et nous savons gré à Jean Sauvageon d’illustrer, par son expérience, le rôle joué par les instituteurs dans la formation de la plupart des jeunes ruraux de 14 à 17 ans travaillant à la ferme parentale.
Il existait alors, dans l’Éducation Nationale, un enseignement dit post scolaire agricole et post scolaire ménager agricole qui s’adressait aux jeunes travaillant chez leurs parents, après la scolarité obligatoire dont le terme est, à cette époque, à 14 ans.
Ils sont, en somme, apprentis dans la ferme familiale et doivent suivre des cours qui, après un cycle de trois ans, entre 14-15 ans et 17-18 ans, leur permettent de se présenter à un examen, le Certificat d’Études post scolaires Agricoles, l’équivalent d’un Certificat d’Aptitudes Professionnelles, dont l’obtention leur donne notamment des possibilités de prêts lorsqu’ils s’établissent en tant qu’exploitants agricoles.
Cet enseignement est assuré par des instituteurs titulaires du Certificat d’Aptitudes Pédagogiques à l’enseignement post scolaire agricole.
La formation destinée aux instituteurs était axée sur une formation générale agricole, sur la connaissance des sols, des plantes, leur nutrition, leurs maladies, leurs parasites.
Le travail y consiste à rassembler les jeunes dans un centre où je me rends une fois par semaine. Une salle est réservée par chaque commune, le plus souvent une ancienne salle de classe. Le budget est limité et alimenté – en principe – par les communes rattachées aux divers centres.
Les jeunes sont, dans leur très grande majorité, fils de petits paysans.
Dans cette région du nord de la Drôme, les exploitations agricoles comptent entre 10 et 20 hectares, pratiquent la polyculture et un peu d’élevage (quelques chèvres et quelques vaches).
L’enseignement général est sommaire, il a surtout pour but de remémorer les acquis de l’école primaire, tant en calcul qu’en français.
Il est axé sur les aspects pratiques, calculs de surface, de quantités d’engrais à épandre, rédaction de formulaires, rédaction de lettres, quelques heures dans l’année sont consacrées à des notions de législation.
Les cours postscolaires agricoles cessent avec l’allongement de la scolarité obligatoire, à 16 ans, à la fin des années 1960.
Pendant un temps, ils sont transformés en Centres Polyvalents Ruraux et regroupés. Voilà plus de 40 ans que les cours post scolaires agricoles ont disparu.
Les jeunes voulant exercer une profession agricole, après la classe de troisième, sont orientés maintenant vers les lycées agricole (Le Valentin) ou horticole (Romans).

