Pierre Boncompain expose une fois encore cette année au musée d’Art de Valence et il envisage de léguer une partie de sa riche collection d’œuvres d’art à ce même musée, proche de l’hôtel de Rostaing où il a passé son enfance.
J’ai toujours eu la passion du dessin.
Un jour le premier homme plaqua sa main sur la paroi de la grotte Chauvet et la détoura pour marquer sa présence, puis il prit dans le lasso de la ligne l’antilope ou le bison ; acte magique, acte de prédateur ; tout à coup le bison était à lui, il lui appartenait. Depuis l’homme n’a cessé de peindre, de dessiner.
Ce qui me plait dans le dessin, c’est l’économie, je dirai presque la pauvreté des moyens.
Mon premier achat ne fut pas un dessin, mais un Tanagra, petite déesse Athena avec son coffret. Comme pour le joueur du casino, chaque achat déclenchait en moi une forte dose d’adrénaline. J’allais au rendez-vous de ces œuvres le cœur battant comme à une rencontre amoureuse…
Le dessin c’est aussi le projet.
En plus d’être d’admirables dessins certains ont valeur de documents.
Je pense au dessin de Carrache, première esquisse de la fresque du palais Farnese, notre ambassade de France à Rome.
Je pense à ces amateurs qui commanditent le vol d’œuvres d’art pour leur seule jouissance. Je ne les absous pas, mais je ne suis pas loin de les comprendre.
À présent que ma sortie de scène approche, je souhaite faire don d’une partie de ma collection à Valence, ma ville natale et à ce musée dont j’étais si souvent l’unique visiteur.
Voilà quelle a été ma passion. Je voudrais que ce soit la vôtre.