Joseph Forfer est nommé inspecteur d’académie dans la Drôme en 1887, et demeure huit ans dans le département.
Né en Moselle le 17 mai 1850, à Solgue où son père mosellan est également gendarme, il entre dans l’instruction publique par la petite porte : maître répétiteur auxiliaire au lycée de Nancy, engagé volontaire pour la durée de la guerre de 1870, puis maître répétiteur titularisé toujours à Nancy, muté à Rouen en 1873.
Licencié ès lettres, il est chargé de cours d’histoire au lycée de Cahors (1877), passe l’agrégation d’histoire.
Marié, il aura trois enfants dont une fille née à Valence, Suzanne.
Agrégé, patriote, républicain, voilà les éléments qui ont dû peser dans sa nomination.
On doit au recteur de Grenoble, le 12 avril 1895, un jugement favorable sur l’activité de M. Forfer : Il exerce depuis près de huit ans dans le département de la Drôme.
Il continue à y avoir une situation exceptionnelle. Doué d’une activité extraordinaire, il a vu sur place la plupart des maires et presque tous les instituteurs, il connaît même, par leur nom, un très grand nombre d’élèves.
Avant tout un homme de terrain, ce que confirment, au passage, ses écrits : « Depuis le 1er octobre, j’ai visité près de 80 écoles dont un certain nombre à plusieurs classes ».
De ces visites, il garde des exemples concrets de ce qu’il convient d’encourager.
La prétendue paresse des élèves ou leur manque présumé d’intelligence le révolte et, c’est une constante de son affirmation du métier, où l’on ne doit pas, par ailleurs, tutoyer l’élève (cela en 1889). « Cet enfant n’est pas intelligent (ou paresseux). Les maîtres et maîtresses voudraient-ils enfin nous faire grâce de ces jugements sommaires et particulièrement désobligeants ? »
Soucieux de l’élève et de sa sécurité, il met en garde à l’égard des récréations mal surveillées ou pas du tout.
L’affectation géographique des instituteurs ne permet guère de donner satisfaction aux stagiaires, aux jeunes couples, quant au lieu de nomination, l’ancienneté étant un élément essentiel de la transparence de l’attente du poste convoité et de la durée… « et j’en connais qui, réunissant à deux, douze ou treize ans d’enseignement, ne me pardonneront point si je ne leur découvre pas, en septembre prochain [1905], deux écoles dans un beau village, sur la voie ferrée, à proximité d’une ville… »
Il décède, à 56 ans, à sa table de travail, un dimanche de décembre 1906 à Laon dans l’Aisne.