Tony Vital-Durand, aujourd’hui retraité, a été médecin de famille à Hostun depuis 1973. C’est dire qu’il connaît tous les habitants de cette commune de 1 000 habitants qui lui ont ouvert sans réticences leurs portes, leurs tiroirs et leurs greniers.
La création, au milieu du XIXe siècle, de l’agglomération de Saint-Maurice, dans la plaine, a été douloureusement vécue par celle, ancienne, de Saint-Martin, implantée depuis neuf siècles au piémont des Monts du Matin.
Mais peu à peu la sagesse a prévalu et le renouvellement des générations a permis le retour à l’harmonie des esprits et des cœurs.
À la Révolution, l’instruction des enfants est devenue obligatoire et il faut choisir un enseignant.
« La municipalité, considérant que le citoyen Joseph-Marie Malsang, cy devant curé de cette commune, Marie Malsang, nièce du cy devant curé, sont propre à l’enseignement (…) Arrêtte que lesdits seront présenté aux membres du juris d’instructions de Romans, pour y être examiné et recevoir leur nomination… »
Avec la loi Guizot de 1833, les communes de plus de 500 habitants sont tenues d’avoir une école de garçons.
Au milieu du XIXe siècle, l’essor démographique à Hostun rend les structures existantes insuffisantes et son école se dédouble.
L’école change plusieurs fois de bâtiment, mais les élèves bénéficient d’une « école mixte communale », sans cantine : les enfants apportent leur repas, éventuellement réchauffé à l’école. En 1851, la commune d’Hostun s’est donc dotée d’une école de garçons à Saint-Maurice, et le conseil municipal demande alors la nomination d’une institutrice pour une classe de filles.
En 1882, l’école primaire publique devient laïque à l’instigation de Jules Ferry.
Sans attendre le vote des lois, les délibérations du conseil municipal laissent apparaître l’intérêt que les Hostunois portent à l’école. Bien que légalement obligatoire, pour certaines familles nombreuses, l’école est encore un luxe. Il faut d’abord se nourrir. Mais globalement, les familles qui n’envoient pas leurs enfants à l’école se font de plus en plus rares.
Durant la 2e guerre mondiale, M. André Machon, instituteur et secrétaire de Mairie à Hostun de 1936 à 1944, est l’âme de la Résistance dans cette région. Lieutenant de réserve, il participe à la Résistance dès que celle-ci s’organise, distribuant des tracts, contribue activement au ravitaillement des maquisards, et à la préparation des parachutages, fait obtenir de fausses cartes à d’anciens élèves désignés pour le STO.
Et bien sûr dans la plus grande discrétion, mais avec l’accord tacite de M. Clave, le maire.