La Résistance, c’est aussi le travail de ceux et celles qui ont imaginé, conçu, rédigé, imprimé, transporté, livré toutes sortes de documents, journaux clandestins, tracts, souvent dans des conditions périlleuses, voire dangereuses.
La propagande vichyste, très présente, utilise des moyens directs ou détournés, notamment les journaux régionaux collaborationnistes, comme Le Petit Dauphinois.
La radio est aussi un vecteur puissant.
Tous les responsables d’un organe de presse reçoivent régulièrement des notes orientant l’information à diffuser. Le gouvernement de Vichy met progressivement en place des services de censure.
Les journaux locaux ont continué à être imprimés pendant la guerre, soit en adoptant les thèses vichystes, soit en s’adaptant aux exigences de la censure, cette parution pouvant constituer une couverture permettant des publications clandestines.
Le papier étant strictement contingenté, l’existence d’un journal ayant reçu l’autorisation officielle permet de toucher un contingent d’encre et de papier surtout.
Face à la situation de propagande gouvernementale permanente, les tracts, les journaux clandestins ont joué un rôle essentiel de mobilisation et de recrutement. Limités souvent à un recto verso, ils ont contré la propagande vichyste et fasciste.
Dans le département de la Drôme, trois journaux nationaux clandestins sont imprimés, l’Humanité chez Aversenq à Tain, Libération chez Groullier à Montélimar jusqu’à l’arrestation des imprimeurs et, plus tard, en 1944, Le franc-Tireur chez Gerin à Romans.
Le premier numéro de La Drôme en armes, daté du 10 juin 1944, est écrit à la main par Elsa Triolet sur un stencil. Quatre numéros imprimés ont suivi, le n° 1 du 10 juillet 1944, le n° 2 du 1er août, le n° 3 du 26 août et le n° 4 du 5 septembre. Il faut y ajouter un supplément du 15 août annonçant le débarquement en Provence (recto seulement).
À la veille de la Libération et dans les jours qui suivent, d’autres journaux apparaissent comme Le Patriote romanais, imprimé aussi chez Gerin.