L’histoire du foyer de jeunes travailleurs la Manu, installé depuis 60 ans au n°8 de la rue de la Manutention, à Valence, a été tracée par des femmes et des hommes hors du commun qui ont puisé leurs forces dans un militantisme exemplaire.
L’intervention de l’abbé Pierre en hiver 1954 provoque un choc : la JOC (Jeunesse Ouvrière Chrétienne) dénonce depuis deux ans le manque de logement qui frappe les plus démunis et principalement les jeunes.
À Valence, qui dispose d’un centre de formation professionnelle, convergent de nombreux Ardéchois ou Diois en quête d’une formation, voire d’une embauche.
Le diocèse disposant d’un immeuble au N°8 de la rue de la Manutention met celui-ci à disposition pour y créer un foyer de jeunes travailleurs qui sera tenu et animé par les occupants eux-mêmes.
Un prêtre, le père Virgile Voichot, bientôt assisté par le frère Demon, est chargé par l’évêque de venir prendre les commandes du site.
Cette aventure, est l’œuvre de militants plongés jusqu’au cou dans un profond engagement social, des hommes de grande réflexion, des humanistes vivant très intensément leur vie ; c’est aussi celle de jeunes qui ont tissé un lien solide entre eux, comme ils ont pu aussi unir, peut-être sans même s’en douter, les départements de l’Ardèche et de la Drôme.
Avec de tels éléments fondateurs on aurait pu facilement concevoir que la Manu devienne une structure confessionnelle. C’est tout le contraire qui s’est passé, le foyer affichant ostensiblement et durablement sa laïcité.