Tandis que certains suent sang et eau dans l’espoir d’être célèbre, il n’a fallu que 30 lignes à Raymonde pour passer à la postérité, mais aussi presque à celui de mythe avec son petit ouvrage Bibi la Bibiste, qui se passait sous le manteau, avant de devenir vite très célèbre dans les milieux anarchistes ou nihilistes.
Raymonde Linossier est née à Lyon le 25 mars 1897 dans une famille bourgeoise.
Aide infirmière pendant la guerre de 1914, Raymonde reprend ensuite le chemin des études. Féministe, elle participe au Conseil National des Femmes ; elle fait même des études de droit pour défendre les prostituées.
Raymonde est reçue au barreau de Paris en janvier 1926.
Elle a des amitiés littéraires, comme le poète Léon-Paul Fargue, dont elle sera une des potassonnes.
Il l’appellera « La Violette Noire ». Grande amie de Sylvia Beach, elle tiendra parfois sa librairie Shakespeare and Company, rue de l’Odéon.
À la demande du couple Beach-Monnier elle accepte de dactylographier la traduction du livre de James Joyce qu’elle aurait rencontré, lors d’une de ses visites à Paris.
Parmi les amis de Raymonde, Francis Poulenc fut sans doute le plus proche.
C’est à Vichy que les Linossier avaient rencontré les Poulenc.
Raymonde et Francis, amis d’enfance, resteront de joyeux complices.
Raymonde disparaît brutalement le 30 janvier 1930.
La légende veut que le jour de ses obsèques à Valence, Poulenc dépêcha une messagère chargée de déposer dans le cercueil, aux côtés de l’amie enfuie, le manuscrit des Biches.