Association universitaire d'études drômoises
L'AUED est une association reconnue d'utilité publique qui édite Études drômoises, la revue du patrimoine de la Drôme

La tragédie de la salle Sainte Madeleine

par AUED

par Alain Balsan

Études drômoises n° 59 (octobre 2014)
pp. 13 à 15

Résumé d’après l’article

À l’emplacement de ce qui est aujourd’hui un vaste parking, place Chamfort à Valence, s’élevait depuis le début du XXe siècle une énorme bâtisse de béton, rasée en 1984.
Pour beaucoup de Valentinois, elle rappelait un sinistre souvenir, un incendie aux nombreuses victimes, tout comme celui du Bazar de la Charité.
La confusion est tenace et on ne le répètera jamais assez : le drame n’a aucunement pour cause un incendie mais la panique.
L’Église catholique dispose, à Valence, d’une vitrine prestigieuse avec la salle Sainte-Madeleine, cours Voltaire.
C’est une énorme salle de spectacles, seconde par les dimensions de la scène après le Chatelet de Paris, avec des salles de conférences.
Le parterre est surmonté de trois étages de galeries.

L’évêque a décidé de célébrer Jeanne d’Arc au cours d’un grand rassemblement auquel est conviée la population catholique le dimanche 1er juin 1919.
À quatre heures et demie de l’après-midi, au cours d’une projection cinématographique, l’image disparaît subitement de l’écran.
Rien d’alarmant car les pannes sont fréquentes.
Le film s’est enflammé. L’appareil de projection est isolé dans une cabine métallique et l’incident est sans aucune gravité.

Mais un inconnu crie « Au feu ! Au feu ! »

Tous se ruent alors vers les portes, qui s’ouvrent vers l’intérieur.
Au parterre, de nombreux enfants sont encadrés par des religieuses qui leur imposent de rester assis et seront indemnes.
Mais aux étages, les escaliers sont bondés, certains se défenestrent, beaucoup sont piétinés et étouffés par la foule incontrôlée.
Vers huit heures du soir, la salle a été entièrement évacuée. Le drame a coûté la vie à cent trente victimes : trente adultes de 19 à 70 ans et 96 enfants de 3 à 16 ans.

Le mercredi 4 juin Valence rend hommage aux victimes.
Le gouvernement Clémenceau a délégué Ernest Albert Favre, sous-secrétaire d’État au ministère de l’Intérieur. Il est entouré de tous les parlementaires du département et de nombreux maires de communes voisines.
C’est pour rappeler ce drame qu’une chapelle commémorative a été édifiée, plus tard, au cimetière de Valence.

Le départ du cortège funèbre
Monument commémoratif

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