Association universitaire d'études drômoises
L'AUED est une association reconnue d'utilité publique qui édite Études drômoises, la revue du patrimoine de la Drôme

La statue de Championnet échappe aux “vendanges de bronze”

par AUED

Par Alain Balsan

Études drômoises n° 59 (octobre 2014)
pp.31 à 33

Résumé d’après l’article

Championnet est sans conteste le Valentinois le plus honoré par la ville où il a vu le jour le 14 avril 1762.
À propos du personnage, tout, ou presque, est désormais parfaitement connu.

La statue qui l’immortalise à Valence fait l’objet de dix pages dans l’ouvrage consacré par Bernard-Marie Despesse au Champ de Mars.

Sur le plan de l’esthétique, l’œuvre du sculpteur grenoblois Sappey (1801–1856) et du fondeur Charles Crozatier (1795–1855) était jugée comme « remarquable sous tous les rapports » par David d’Angers, particulièrement à même d’émettre un avis.
Elle a connu un épisode assez rocambolesque qui, pour n’être point inédit, mérite un rappel.

Les vendanges de bronze.
Le 11 octobre 1941, le gouvernement de Vichy adopte une loi aux termes de laquelle il devra être procédé à l’enlèvement des statues et monuments en alliage cuivreux «qui ne présentent pas un intérêt artistique ou historique», sis dans les lieux publics.
Avec l’aide du secrétaire général de la mairie de Valence, Reboul, Maurice Caillet, directeur du musée et de la bibliothèque municipale de Valence, alors réunis, négocie avec le responsable du service de récupération, qui accepte de renoncer à la destruction de la statue en échange de 400 kilos de cuivre.
La statue déboulonnée de son socle du 6 au 8 avril est transportée au musée sur un camion, on va procéder, disent les sauveteurs, à son moulage avant de l’expédier au centre de récupération.
Dans la cour du musée, à l’angle nord-ouest, les employés s’affairent à creuser une vaste excavation sous le pavage.
L’enfouissement effectué, la cour est repavée.
Le 26 octobre, Valence libérée, la statue est sortie de sa fosse, lavée à grande eau et remise en état par les soins de l’entreprise Marion.
Elle est reposée sur son socle en pierre de Crussol.
Le sauvetage de la statue de Championnet fut-il, de la part de Maurice Caillet et de ses comparses, un acte de résistance ou un réflexe d’esthète ?
À lire ses souvenirs, on a un peu le sentiment d’une espièglerie mais d’autres pensent que la statue de ce général de la Révolution française représentait pour les Résistants l’emblème de la liberté et de l’émancipation.

Enlèvement de la statue de Championnet en avril 1944
Extraction de la statue dans la cour du musée

Ce site utilise des traceurs (cookies) afin d'améliorer votre expérience de navigation. Si vous les acceptez, cliquez sur "Accepter". Pour en savoir plus et paramétrer les traceurs, cliquez sur "En savoir plus". Accepter En savoir plus

error: Ce contenu est protégé !