Par Jacqueline Bernard et Danielle Haeringer
Études drômoises n° 59 (octobre 2014)
pp. 34 à 39
Résumé d’après l’article
Repères Historiques
À la fin du XVIe siècle, François Philibert, né dans le Champsaur, compagnon d’armes de François de Bonne, duc de Lesdiguières, connétable, gouverneur du Dauphiné, construit à Châtillon une demeure dans l’emprise de l’ancien rempart.
En 1591, anobli par Henri IV après la bataille de Pontcharra, François ajoute une particule à son nom : de Philibert.
Après diverses péripéties, «au deuxième feu des enchères, le 15 mars 1791, la commune se porte acquéreur de la maison du Prieur de Guignaise, son dernier possesseur, sur la Place Publique ».
C’est désormais la « Maison Commune », le futur Hôtel de Ville.
Vers 1950, la «Maison Commune sur la Place Publique» est devenue la Mairie sur la Place du Reviron, avec sa fontaine, son arbre de la Liberté, la Tour de l’Horloge, lieu de tous les évènements du bourg et de toutes les rencontres.
La demeure
François de Philibert, gentilhomme huguenot, fait donc construire à Châtillon, une vaste demeure, à l’architecture relativement simple, conforme aux canons de l’époque, néanmoins largement ouverte sur l’extérieur par six belles fenêtres à meneaux.
Elle semble aujourd’hui quelque peu austère, à cause de la disparition d’une partie des décors intérieurs comme extérieurs.
Ce qui reste aujourd’hui de la décoration extérieure permet d’imaginer la splendeur passée. Aucune surface n’était nue.
François confie la décoration à des artisans itinérants, spécialisés en peintures et fresques murales, originaires vraisemblablement du Piémont.
Ils utilisent des modèles récurrents et des pigments, caractéristiques de la fin du XVIe siècle, que l’on peut voir par exemple sur la Place des Vosges à Paris.
Depuis 2008, la Conservation du Patrimoine se penche sur les travaux à effectuer.
En novembre 2012, le rapport établi par la restauratrice conclut : « il n’est pas proposé ici de reconstituer le décor dans son intégralité, ni même de restituer des fenêtres à meneaux, mais d’exploiter les possibilités offertes par la présence de ce décor…»
Les aides publiques ont financé l’étude et la sauvegarde, dans l’urgence, des décors classés.
La Société de Sauvegarde des Monuments anciens de la Drôme, ayant jugé que la restauration de l’escalier intérieur était tout à fait complémentaire du projet façades, a généreusement financé l’étude de l’état de cet escalier.
Une synergie est en train de naître.
Mais l’étape actuelle du projet façades est décisive : la restauration ne peut se réaliser sans le soutien de tous, dans le cadre de la Fondation du Patrimoine : un bon de souscription vous est proposé…