Né à Valence en 1946, Jacques Tardi, précoce entre à 16 ans à l’École Nationale des Beaux Arts de Lyon, puis aux Arts Déco à Paris.
Lecteur assidu de Jules Verne et des magazines de B.D : Spirou, Tintin et Pilote, il aurait pu être peintre mais il préfère la BD.
C’est avec Adèle Blanc-Sec et Nestor Burma que Tardi va se trouver. Adèle Blanc-sec, « ne montrait pas son cul », selon l’expression de Tardi, elle n’était pas non plus nunuche. C’était une création, qui trouvait toute sa place entre Bécassine et Barbarella ou Yuko Tsuno.
La pub… « la seule chose qui justifie ça, je le dis sans honte, c’est l’aspect financier. »
La pub, en effet, en une seule fois rapporte beaucoup plus que les droits d’auteur d’un album.
L’univers privilégié de Tardi ce sont les années d’avant la première guerre mondiale, puis la guerre elle-même.
Chaque fois qu’on aborde avec Tardi le problème Céline, il tient à se justifier : dans Céline il retrouve le milieu de son enfance, le petit commerce, les Français franchouillards « courts de buste et d’ambition ».
La guerre de 14-18, son grand-père ne lui en parlait pas, c’est sa grand-mère qui lui en parlait, lui racontant comment le vieux, sous la mitraille s’était jeté dans un trou d’obus et avait plongé les mains dans les entrailles d’un cadavre, cherchant ensuite désespérément de l’eau pour se laver et éviter la gangrène.
Tardi s’inspire des récits de témoins : ce général qui fait bombarder les tranchées de la 3e compagnie coupable d’avoir reculé devant l’ennemi, ces soldats français qui tirent sur des civils belges servant de boucliers aux Allemands…
Il s’intéresse au quotidien du soldat, à la boue, aux trouffions dormant sous la pluie, courant après les rats qui dévorent les cadavres, décorant des douilles d’obus, râlant contre la stupidité de leurs chefs.
Tardi se documente minutieusement en collaboration avec un historien Jean-Pierre Verney : « Il me dit : Attention, tes mecs ne peuvent pas faire ça, mais je n’en tiens pas toujours compte… Tant pis, je ne suis pas historien ».
Lui, fonctionne à l’indignation et dénonce ces tranchées toujours présentes dans les guerres en Iran, Irak, en Syrie ou dans les guerres de demain.
On vous le dit : Il décoiffe ce Valentinois de Tardi !