Le 22 juin 1940, les troupes allemandes entrent dans Romans. Dans les dernières heures de combat avant l’armistice du 25 juin, deux avions ont été abattus à quelques centaines de mètres de l’Isère.
La destruction d’un Henschel 126.
Les mouvements de la Wehrmacht sont éclairés par des avions de reconnaissance et d’observation qui lui signalent les derniers points de résistance qu’en hâte l’armée française essaie de bâtir. Dans les airs, l’Armée de l’air essaie vainement d’endiguer les vagues d’appareils de la Luftwaffe. C’est dans ces circonstances que le 23 juin 1940, le sous-lieutenant Marchelidon du groupe de chasse I/2 abat un Henschel 126 de reconnaissance sur la commune de Beaumont-Monteux.
Le Henschel Hs 126 fit son premier vol en 1936. L’avion avait d’excellentes possibilités et absorbait bien les coups. L’appareil répondait parfaitement aux besoins militaires comme avion de reconnaissance armée et de liaison. Il fut utilisé lors de l’invasion de la Pologne en septembre 1939 et de la campagne de France en mai et juin 1940.
La mort d’Henri Raphenne.
Le 24 juin 1940, à Mours-Saint-Eusèbe, à quelques heures de l’armistice, le sous-lieutenant Henri Raphenne est abattu par la Flak dans son Morane-Saulnier 406. Il est le dernier aviateur français tué lors de la campagne de France.
Les 23, 24, partant de Nîmes, de Salon-de-Provence et de Marignane, les patrouilles furent lancées contre les formations blindées qui approchaient de Grenoble et de Chambéry. Missions dont l’inutilité était flagrante. […] Les Morane ne disposaient plus d’un seul obus perforant […] Les chars allemands pouvaient continuer tranquillement leur route. […]
C’est au retour d’une de ces missions, que le sous-lieutenant Marchelidon abattit un Henschel 126.
La première patrouille, sous-lieutenant Raphenne et Demoulin décolla à 18 h 45. […] Raphenne aperçut une colonne de chars qui se déplaçait entre Romans et Beaurepaire. Il effectua deux passes. À la seconde, quelques paysans témoins de l’attaque, eurent l’impression que l’avion environné de flammes, explosait en vol. Il s’écrasa près de Mours, à quatre kilomètres au nord de Romans. Raphenne, as aux 6 victoires, qui avait collectionné tant coups durs, fut le dernier tué de cette triste campagne de six semaines. Quatre heures plus tard, ce fut l’armistice… »
En 2004, en présence du fils de l’aviateur, une plaque en souvenir de cet épisode a été scellée sur le monument aux morts de Mours-Saint-Eusèbe.
Le MS106, produit à partir de 1937, fut considéré à sa sortie comme « le meilleur chasseur du monde » mais dès 1939 il était déjà dépassé par beaucoup d’avions allemands et son successeur, le Dewoitine 520 qui aurait pu rivaliser, arriva trop tardivement dans les combats.