Un de nos plus éminents compatriotes fut le général Chareton.
Polytechnicien et architecte, officier du génie, conseiller général, puis président du conseil général, député, il fut un soldat remarquable, mais aussi un homme politique de premier plan, ce qui n’était pas incompatible à l’époque.
Après de sévères études dans une institution religieuse de Lyon, il entre au collège Saint-Barbe à Paris et y prépare l’école polytechnique. Après deux ans dans ce collège, il entre à Polytechnique à la 16e place, en ressort, deux ans plus tard, le 1er octobre 1834 et choisit l’arme du génie.
Affecté comme lieutenant du génie en Algérie, il participe au siège de Constantine. Le lieutenant Chareton est chargé de changer la position de l’artillerie et du parc du génie pour les amener sur le plateau de Mansourah, face à l’entrée de la ville fortifiée. Cette opération est un succès qui débouche sur la prise de la ville.
Affecté en 1838 à Toulon puis à Antibes, la vie dans cette paisible garnison méridionale ne lui convient guère et il demande à servir de nouveau en Algérie. Chareton reçoit le 28 février 1845 sa mutation pour être affecté à l’état-major du maréchal Bugeaud et arrive en juillet à Alger. Le capitaine Chareton, nouvellement promu, est chargé de fortifier la ville.
Le duc d’Aumale ayant remplacé Bugeaud comme responsable de l’Algérie, demande à Chareton un rapport concernant les travaux d’organisation de la colonie demandé par la chambre de commerce d’Alger, mission parfaitement étrangère à la chose militaire.
Comme architecte bénévole, de 1844 à 1854, Chareton aide aussi à la création de la trappe de Staouëli pour le compte des trappistes drômois d’Aiguebelle.
Il participe à la guerre de Crimée, où il est blessé, puis revient en France, à Montélimar où il se marie en 1857.
À la suite du désastre de Sedan, le colonel Chareton, fait prisonnier, a la possibilité d’être libéré, comme les autres officiers ; il refuse cette faveur pour partager le sort de ses hommes.
Ses nombreuses attaches montiliennes et drômoises l’amènent ensuite tout naturellement à s’impliquer dans la vie publique. Après une campagne électorale très agitée, le brillant officier du génie, toujours en activité, est élu conseiller général du canton de Montélimar.
Membre du conseil général depuis 1861, il en est plus tard le président, tout en poursuivant sa carrière militaire. Le 21 décembre 1877, il est élu pour la dernière fois à la présidence du conseil général et Émile Loubet à la vice-présidence, tous deux par 19 voix sur 21 votants.
En 1871, il se retrouve député, puis sénateur, mais reste également au service de sa ville natale.
Il décède à Paris le 15 juin 1878 à l’âge de 65 ans.