Monier de la Sizeranne c’est le Shakespeare de la peinture.
Pas plus qu’on ne connait la vie du dramaturge anglais on ne connait celle du peintre de Tain. On ne sait, en effet, à peu près rien de ce peintre drômois appartenant à une famille qui a pourtant donné des grands noms à la politique et aux arts.
La famille Monier arrive du Poitou et s’installe à Tain au XVIIIe ; elle ne s’appelle pas encore de la Sizeranne.
Max Monier de la Sizeranne (1825-1907) : La meilleure connaissance de lui qu’on ait, ce sont ses tableaux.
On sait qu’il est né à Tain et meurt à Margès, probablement enterré dans la chapelle funéraire des Mure de Larnage au cimetière de Tain.
Riche propriétaire foncier, il n’a pas besoin de travailler ni de vendre ses tableaux.
Est-il autodidacte ou a-t-il suivi des cours dans un atelier parisien ?
A-t-il rencontré les peintres de son époque lors d’expositions à Paris ou à Cannes où il a séjourné et a-t-il été influencé par eux ? Max Monier expose une ou deux toiles au salon des Champs Élysées à Paris presque chaque année de 1857 à 1878.
À sa mort, ses toiles sont réunies par son fils Robert Henri qui en fait don à la ville de Tain.
Max Monier a surtout peint des petits tableaux, ce qui laisse supposer qu’il installait son chevalet dans la nature, et dont le sujet est surtout la représentation de paysages.
Ce sont des tableaux figuratifs qui reproduisent une nature facilement reconnaissable, mais qui n’est déjà plus une vision photographique et n’est pas encore une vision impressionniste.
Ses peintures reflètent une vision bourgeoise d’un monde tranquille, sans heurts ni révolutions.
Ses natures sont uniformément paisibles et ensoleillées, le plus souvent provençales, ses personnages vaquent tranquillement à leurs occupations, boivent à la régalade ou jouent de la guitare.
Un monde qui ne présage en rien de la guerre de 1870, ni de l’avènement dans la douleur de la IIIe République.
Les tableaux de Max Monier de la Sizeranne sont visibles en permanence à la mairie de Tain-l’Hermitage et au musée de Tournon.