Association universitaire d'études drômoises
L'AUED est une association reconnue d'utilité publique qui édite Études drômoises, la revue du patrimoine de la Drôme

La verrerie d’Allex

par AUED

Par Frédéric Morin

Études drômoises n° 54 (juin 2013)
pp. 28 à 33

Résumé d’après l’article

L’histoire de la création et de l’activité de la verrerie d’Allex mérite d’être transcrite en raison des parcours très particuliers de ceux qui y ont œuvré, dans des perspectives humanistes et sociales que les temps font aujourd’hui regarder comme exemplaires.

L’aventure du verre en France, et par-delà en Europe, ne peut être dissociée des figures d’Etienne Noël d’une part, et d’Eloi Monod, fondateur de la Verrerie de Biot d’autre part.
Jean-Louis Fayard s’est particulièrement bien entendu avec Eloi Monod pendant son engagement à la Verrerie de Biot, entre 1966 et 1972.
Ingénieur généraliste, Jean-Louis Fayard est rapidement engagé pour seconder Eloi Monod pour les questions techniques, la composition du verre, l’organisation du travail : il complètera sa formation professionnelle à l’Institut du Verre.

Eloi Monod cherchait à institutionnaliser une situation d’autogestion qui fonctionnait bien sans cadre légal.
C’est pourquoi l’idée de transformer la Verrerie de Biot en SCOP a émergé. La SCOP (Société Coopérative Ouvrière de Production) est basée sur le principe d’une répartition des bénéfices non pas en fonction du capital engagé mais en fonction du travail réalisé, du temps passé.

Ce projet n’était pas désiré par la plupart des actifs de la Verrerie de Biot et les Fayard font alors l’acquisition d’une vieille ferme à Allex. La vie s’y organise avec les autres verriers qui les ont rejoints en partageant les mêmes points de vue de gestion coopérative.

Dans un premier temps au moins, les productions de la Verrerie d’Allex sont très classiques de formes comme de couleurs. Les formes sont issues du répertoire traditionnel de la verrerie utilitaire mais aussi de la céramique ou de la dinanderie : multiples verres à boire, carafes, pichets et fioles, nombreuses coupes à pieds ou sans, nombreux pots et bocaux, pieds de lampe, vases variés et bouteilles décoratives, etc.
Ces formes sont ainsi simples et équilibrées, offrant des variations d’épaisseur capable de mettre en valeur la transparence colorée de la matière.

En n’ayant aucune prétention artistique tout en étant indiscutablement esthétiquement recherchées, ces pièces sont ainsi plus accessibles à tout un chacun et elles ont bien pénétré les foyers drômois et plus largement de la région, assurant aussi la pérennité de la renommée de la Verrerie d’Allex.

À partir de 1981 environ, une modification sensible apparaît dans le regard que les acheteurs portent sur le verre : le « verre décoré » devient recherché. Il devient ainsi indispensable de promouvoir cet art nouveau, par des expositions personnelles, des cocktails et vernissages qui se multiplient dans les galeries en favorisant l’ego des uns et des autres.
Les Fayard ne se sentent pas toujours à leur aise dans ces mondanités.
C’est ainsi plutôt par manque d’objectifs partagés avec les autres sociétaires de la SCOP que l’aventure des Fayard dans le verre s’est arrêtée. La SCOP a été liquidée, le matériel vendu à d’autres professionnels, les pièces du stock réparties entre les sociétaires.

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