Né à Paris en 1902, ingénieur de formation diplômé de l’école Bréguet, il a opté pour une carrière de dessinateur satirique en s’inspirant de Gus Bofa « l’artiste, dit-il dont la personnalité était la plus singulière et la plus fantastique de toute l’histoire du dessin d’humour. Il m’a longtemps influencé.»
Parallèlement, sous l’influence de son ami Pierre de Lescure, il entame une carrière de critique de livre d’arts.
Le Silence de la Mer n’est donc pas tout à fait le premier écrit de Jean Bruller.
En 1939, officier de réserve, il est placé en raison de sa jambe cassée lors de grandes manœuvres, en garnison à Romans.
À l’arrivée des Allemands, il se réfugie dans le Vercors.
En 1942, au moment de publier le livre sur la Résistance que lui a demandé Pierre de Lescure, il se cherche un pseudonyme et après avoir réfléchi à toute une série de possibilités, opte pour Vercors.
Les éditions de Minuit de Pierre Lescure, par des circuits tordus, compliqués mais efficaces arrivent à trouver du papier, un local de stockage, un imprimeur et un relieur aux quatre coins de Paris. Le Silence de la Mer réussit à être un ouvrage de présentation soignée.
Son apparition stupéfie. Pourquoi donc ce nom mystérieux de Vercors, faisant penser au maquis ? Quel grand écrivain se cache derrière ce nom ?
À l’automne 1942, Yvon Morandat apporte le livre en Angleterre. Le journal gaulliste La Marseillaise, enthousiaste, le publie en feuilleton en 1943. Un premier tirage à 10.000 exemplaires est épuisé en 15 jours. On procède à un nouveau tirage de 15 000 exemplaires dont certains ont pu être dispersés sur la France.
Pourtant, le vent tourne déjà. Les communistes ont, semble-t-il, peu apprécié que l’ouvrage soit parrainé par l’organe gaulliste, La Marseillaise et ils opposent à la résistance passive du silence, la résistance active des armes. Il y a Ehrenbourg va jusqu’à accuser Vercors de collaboration.
Il faudra du temps pour que l’ouvrage retrouve la place qu’il mérite.
Il meurt en 1991.