La création des Chantiers
Le 1er août 1940, le Journal Officiel publie le décret ce qui lance officiellement l’organisation des Chantiers de la Jeunesse. Ces Chantiers deviennent une institution d’État par la loi du 18 janvier 1941.
Dès lors, le stage de huit mois au sein des Chantiers devient obligatoire pour chaque citoyen français de 20 ans résidant en zone non-occupée. Le but est simple, prodiguer une éducation physique et morale aux jeunes hommes afin qu’ils soient prêts à l’heure de la revanche.
400 000 jeunes passeront de 6 à 8 mois dans les Chantiers.
Quel est l’objectif des Chantiers ? Prodiguer une éducation à tous les jeunes démobilisés éparpillés, mais aussi leur inculquer les valeurs du gouvernement de Vichy, « Travail, Famille, Patrie », afin de préparer de façon officieuse, la revanche face aux Allemands, d’où l’intérêt des lectures qui leur sont proposées.
La médiathèque de Valence conserve au sein d’une de ses réserves des ouvrages provenant des Chantiers de la Jeunesse.
Ces documents sont tamponnés ce qui indique qu’ils proviennent du groupement 15 des Chantiers, groupement qui dépendait du commissariat du Var. Au sein de ce groupement 15 se trouvaient plusieurs monographies formant une bibliothèque partiale. Ces livres, accompagnés de quelques brochures étaient censés prodiguer une éducation morale et intellectuelle aux jeunes hommes des camps. Ces ouvrages étaient fournis par Vichy, ce qui explique que l’on retrouve les différents courants politique du gouvernement dans cette bibliothèque du groupement.
Le fonds des Chantiers de la Jeunesse de la médiathèque de Valence est constitué de quatre-vingt trois monographies, de trente brochures et d’un puzzle à l’effigie du Maréchal Pétain.
Les monographies peuvent se classer en deux catégories :
– la littérature propagandiste, de la production administrative du gouvernement ;
– la littérature idéologico-formatrice.
Les brochures destinées aux cadres des chantiers avaient une vocation de formation, alors que celles destinées aux jeunes étaient faites pour distraire. Mais à voir les ouvrages dont les pages n’étaient pas coupées, ont-elles eu du succès ?