Association universitaire d'études drômoises
L'AUED est une association reconnue d'utilité publique qui édite Études drômoises, la revue du patrimoine de la Drôme

Lucien Rebatet, le Drômois qui admirait Hitler

par AUED

par Robert Serre

Études drômoises n° 53 (mars 2013)
pp. 20 à 22

Résumé d’après l’article

Né le 15 novembre 1903 à Moras-en-Valloire, Lucien Rebatet, journaliste, essayiste, musicologue et écrivain, est décédé dans ce même village le 24 août 1972.

L’émeute fasciste du 6 février 1934 est pour lui le point de départ d’un culte de l’action prôné au nom de la race, du sang, de la nation. Rapidement, il s’inscrit dans la mouvance des collaborationnistes extrémistes et rejette la mollesse qu’il trouve dans le gouvernement de Pétain.

Dans le numéro du 1er juin 1941 de Je suis partout, il insiste pour que le port par les Juifs de l’étoile jaune, qui vient d’être instauré en zone occupée, soit étendu à la zone non occupée : ainsi sera « discernable au premier regard […] cette race ennemie, fanatique et féroce ».

Durant l’occupation, il est l’un des polémistes les plus violents de la collaboration et publie en 1942 son retentissant pamphlet Les Décombres (Denoël) où il exprime sa haine de la France décadente, avilie par l’intellectualisme, la démocratie, l’alcoolisme et l’invasion juive, et sa joie féroce à achever sa destruction.

Le 30 août 1941, Rebatet donne dans son journal le récit d’un voyage à Marseille. Bien qu’il ait tout fait pour l’éviter, il y a rencontré « cette populace bâtarde, cette vulgarité huileuse, olivâtre, qui est le fruit d’on ne sait plus quel baroque et impur croisement, cette mixture de Bicots, d’Arméniens, de Maltais, de Smyrniotes, l’unique coin de France où la décadence de la race par le métissage soit vraiment un fait.

Dans le numéro du 28 juillet 1944, Rebatet ne cache rien de ses choix : « J’admire Hitler. Nous admirons Hitler, et nous avons pour cela de très sérieuses raisons… C’est lui qui portera devant l’Histoire l’honneur d’avoir liquidé la démocratie ».

Ramené en France et jugé en novembre 1946 avec les rédacteurs de Je suis partout, il explique ses sentiments en juillet 1940 : « J’ai été ému, émerveillé par le premier message de Pétain. J’ai entendu cette voix brisée et j’étais convaincu qu’elle représentait notre seule planche de salut ». Acculé, il se retranche derrière cette affirmation : « Je voyais les Allemands vainqueurs ».

Condamné à mort le 23 novembre 1946, il sera gracié le 12 avril 1947 et libéré en juillet 1952.

En 1942, Lucien Rebatet dédicace « Les Décombres » à la librairie Rive Gauche, ouverte en 1941.
Les rédacteurs de « Je suis partout » jugés par la Cour de justice de la Seine. De gauche à droite : P. A. Cousteau, Claude Jeantet (debout) et Lucien Rebatet.

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