Si les toiles d’André Lhote atteignent aujourd’hui un prix respectable, de son vivant, elles ont été beaucoup critiquées et Lhote rejeté au rang de « froid théoricien », dont les revenus dépendaient davantage de son travail de critique que de sa production artistique.
Né à Bordeaux, Lhote étudie aux Beaux Arts de la ville, se lance d’abord dans la sculpture, puis, dans la peinture. Il ouvre une école de peinture à Paris, rue d’Odessa. L’affaire est si prospère que Lhote ouvre une succursale à Rio de Janeiro.
Marcelle Rivier, de retour d’Argentine, où elle était vendeuse dans une galerie d’art, s’inscrit au cours d’André Lhote qui va l’entraîner dans une autre de ses aventures à Mirmande.
En 1925, depuis Livron, Lhote aperçoit ce village « où le cimetière est le seul lieu où l’on trouve des traces de vie ». Il y achète une maison, s’y installe et désormais Lhote décentralise tous les ans, en juillet-août, son atelier de la rue d’Odessa, à Mirmande. André Lhote, la casquette à visière bleue sur la tête, conduit sa troupe dans les villages avoisinants : Les Tourettes, Autichamp et parfois franchit le Rhône.
La rue d’Odessa ferme en 1940.
Les années de guerre
En 1941, Pierre Palué, évadé avec son ami Henri Lemonon, est enthousiasmé par la lecture du Traité du paysage de Lhote. Il a la grande joie de rencontrer le maître à l’auberge de Mme Bert.
Palué note : « Pas très grand de taille, il est vif, gai, plein d’allant, parlant d’abondance avec facilité, verve et souvent humour ». Tout un groupe de peintres qu’on appellera plus tard « Les peintres de Mirmande » s’est replié là : Marcelle Rivier, son amie Blanche Husek, Gustave Bolin, Lauran, Alexandre Garbell, Guy Marandet, Loevenstein.
En 1943, l’envahissement de la zone libre par les Allemands amène le groupe à se disperser et à se cacher, les israélites (Garbell, Leovenstein) étant particulièrement menacés.
Lhote était un habitué de tous les grands salons, et ses œuvres figurent dans de nombreux musées internationaux et en France, à Bordeaux, au musée Malraux du Havre, au centre Pompidou de Paris (avec entre autres Maisons de Mirmande de 1928) et à Valence.