La Sarrasinière se dresse tout près de la N 86. Elle demeure pourtant mystérieuse.
Nombreux sont les touristes fréquentant la N 86 qui se sont posé ou se poseront la question de savoir ce qu’est cette imposante ruine, située entre la route et la voie ferrée Lyon-Nîmes. C’est la Sarrasinière, classée monument historique en 1883.
Les dernières recherches archéologiques sur ce site datent de 1970-71, où deux campagnes de fouilles furent accomplies par le groupe universitaire nancéen d’Antiquités nationales sous la responsabilité d’Yves Burnand, avec des apports d’André Blanc, chargé de recherche au CNRS en 1990-92.
Nous sommes en présence d’un édifice gallo-romain qui a énormément souffert au fil des siècles, à cause principalement de la récupération de matériaux des parements extérieurs et intérieurs.
Des historiens comme J.-P. Révellat, l’abbé Caillet, Albin Mazon, Marius Villard, Ch. Picard ont émis beaucoup d’hypothèses à son sujet, y voyant soit un trophée élevé par Q. Fabius Maximus I à la suite de sa victoire sur les Gaulois transalpins – Avernes et Allobroges – soit le tombeau familial de propriétaire fonciers aisés, soit encore, dernière hypothèse à la suite des fouilles de 1970, un mausolée, ce qui paraît le plus logique.
D’une superficie de 70 m2 environ, cet édifice comporte des pans de murs épais de 1,20 m à la base, reposant sur des semelles débordantes. Quoique délabrés, certains se dressent encore sur 8 m de hauteur ici, 6,50, 5,30 et 3 m là.
Cet ensemble original ne ressemble à aucun autre. Par son type de construction, on le daterait du Ie siècle.
Telle est la Sarrasinière, bâtiment à l’ossature en ruines, qui a perdu trop de témoins pour ne pas rester énigmatique, comme l’est également l’identité de ceux qui la firent construire, pour une raison pourtant bien déterminée, et sans connaître le nom qu’elle devait prendre par la suite.