Par Marylène Marcel-Ponthier
Études drômoises n° 51 (octobre 2012)
pp. 10 à 13
Résumé d’après l’article
C’est en février 1878 que le maire Émile Loubet s’inquiète de l’absence de musée dans sa bonne ville de Montélimar. L’acceptation par l’État de la demande officielle d’ouverture vient un peu plus tard, elle est annoncée en conseil municipal le 22 décembre 1882.
Quatre salles bien éclairées sont réservées au musée, dans l’Hôtel de Ville.
Les offrandes de particuliers commencent alors à affluer. Et comme la municipalité ne rechigne pas à la dépense, les collections s’enrichissent. À tel point qu’en cette fin de siècle, les locaux deviennent vraiment insuffisants.
Plusieurs projets échouent, faute de moyens financiers ou d’autorisations.
Les années passent, le musée ne déménage pas, mais à l’occasion de la venue à Montélimar du président Lebrun en 1939, l’hôtel de ville, et donc aussi le musée, reçoivent un petit « lifting ».
Le musée n’a toujours pas de budget propre, la ville vote les crédits nécessaires à son fonctionnement chaque année. Aucun personnel n’y est affecté, c’est le concierge qui est chargé de conduire les visites, un seul jour par semaine : le jeudi.
En 1961, le constat est dramatique : aucun inventaire n’a été rédigé depuis de nombreuses années et aucune immatriculation du musée n’a été demandée ! L’établissement, toujours situé au premier étage de l’Hôtel de Ville, ressemble à une « réserve » mais pas à une salle d’exposition !
On y trouve tout un fouillis hétéroclite d’objets divers : des fossiles, des oiseaux naturalisés et même un tam-tam !
Le musée est alors peu visité, il est même pratiquement fermé, tandis que la municipalité Pic a besoin de l’ensemble des locaux de l’Hôtel de Ville.
En 1965, les collections sont dispersées aux quatre coins de la commune, dans le grenier du dernier étage de la mairie, dans les anciennes prisons, dans les sous-sols humides du château des Adhémar, dans le couvent des Carmes, etc..
Elles y resteront jusqu’en 1983, date à laquelle la Conservation des châteaux départementaux fera transférer la plus grande partie des collections au château de Grignan.
Différentes tentatives pour obtenir la création d’un véritable musée se perdent dans les méandres des autorisations non obtenues… et la crise économique passe par là, d’autres projets semblent prioritaires.
Le musée de Montélimar semble donc condamné à rester à jamais dans les cartons !