Par Hélène Moulin-Stanislas
Études drômoises n° 51 (octobre 2012)
pp. 3 à 9
Résumé d’après l’article
Selon une délibération du Conseil municipal du 16 juillet 1833, un premier «Salon d’objets d’art» est installé, avec la bibliothèque et le collège, dans les locaux de l’ancien petit séminaire, quartier Saint-Jean.
Musée des Beaux-arts, comme le souhaite Julien-Victor Veyrenc, lorsqu’il donne à la ville une partie de sa collection, dont les dessins à la sanguine d’Hubert Robert qui en constituent encore aujourd’hui l’un des « trésors ».
Musée-utopie, espace universel et sans limites « pour les siècles et pour l’univers, école suprême de l’homme » tel que le propose Boissy d’Anglas dans ses Idées sur les arts.
Ambition et moyens mesurés toutefois, puisque le musée n’est ouvert qu’un jour par semaine, le dimanche après-midi.
Dons et legs d’amateurs, de personnalités et de sociétés savantes, mais aussi dépôts d’œuvres par l’État, vont alors permettre la création «effective» du musée.
L’instauration en 1887 par l’État d’une Inspection des arts du dessin et des musées et d’un corps d’Inspecteurs des musées témoigne d’un regain d’intérêt en France pour les musées ainsi que d’une volonté de développement et de professionnalisation de l’institution.
À Valence les locaux sont devenus trop étroits et vétustes, voire insalubres, empêchant tout développement, ainsi que l’exprime M. Giraud dans un rapport de la commission du musée du 24 mars 1905 devant le Conseil municipal.
Il faudra attendre plusieurs années pour que le projet se concrétise. Avec la loi de séparation des Églises et de l’État en 1905, une partie de l’ancien évêché, évacué par l’église, devient libre. La Ville décide en 1909 de racheter l’ancien palais épiscopal à l’État, au Département et aux propriétaires privés. Après quelques travaux, le musée ouvre au public.
D’importants travaux de rénovation sont lancés fin 1968 par la municipalité Jean Perdrix. Malheureusement un incendie se déclare dans la nuit du 20 au 21 mai 1969, détruisant une partie de l’aile ouest du bâtiment.
Avec les années 1980, les musées connaissent un très fort développement dans tous les domaines : politiques d’acquisitions et de restaurations, expositions temporaires ambitieuses, études et publications sur les collections, mise en place d’actions de médiations à destination des publics… Le musée de Valence participera activement à ce nouveau dynamisme avec en particulier la création, en 1982, d’un service pédagogique sous la responsabilité d’un second conservateur, et un « atelier pédagogique » dédié.
Dès 1983, la question de la rénovation et de l’agrandissement du musée va à nouveau se poser car, les lieux ne sont plus adaptés à la présentation et à la conservation des œuvres, comme à l’accès pour le public.
Un Projet Scientifique et Culturel (PSC) est adopté par les différentes municipalités. Grâce au soutien financier de l’État (30 %), de la Région (20 %) et du Département (11 %), les travaux pourront se concrétiser.
Ainsi à sa réouverture, le musée devrait-il offrir, dans ses 4 000 m² :
1 Un double parcours de visite
2 Des services et offres multipliées et accessibles à tous les publics
3 Des perspectives sur l’environnement proche et lointain