Par J. Sauvageon et A. Coustaury
Études drômoises n° 49 (janvier 2012)
pp. 14 à 18
Résumé d’après l’article
Les Résistants étaient en majorité des jeunes et un des moyens pour meubler le temps était de chanter des chansons à la mode. Chanter en chœur permettait de conjurer la peur, de resserrer les liens, d’oublier un peu la dure réalité de leurs conditions de vie, de soutenir le moral, de se préparer au combat.
Certaines chansons sont très connues.
Le Chant des Partisans est devenu l’hymne de la Résistance. Il a été écrit par Joseph Kessel et son neveu Maurice Druon sur une musique d’Anna Marly. « Ce chant est à jamais inscrit dans l’histoire » a écrit Pierre Seghers.
Dans un but historique et pédagogique, Anna Marly (1917-2006) a regroupé, sur un CD, tous ses chants de la Résistance et de la Libération pour qu’ils puissent être diffusés dans les lycées, bibliothèques, musées de la Résistance.
Dans la Drôme aussi, des chants ont été composés dans les maquis. Ils font partie de notre patrimoine, leur publication est un moyen de les sauvegarder.
Le maquis de Malleval. Claude Chardon, Prix littéraire des Alpes françaises en 1934, écrit en juillet 1943 une chanson dédiée au maquis de Malleval.
La compagnie Morin, de Beaufort-sur-Gervanne. Marcel Borel, de Saint-Julien-en-Quint, sergent-chef à la compagnie Morin, dans le Diois, est poète. Il a écrit deux chants : La chanson de la compagnie Morin et Chant des résistants drômois, de la vallée de la Gervanne, sur l’air des «Allobroges».
Les maquis de La Lance. La Lance est une montagne du sud de la Drôme, entre Taulignan et Dieulefit. Plusieurs maquis, FTP et AS, s’y sont implantés. Plusieurs chansons y ont été écrites.
Le Vercors. Un chant des Résistants du Vercors est peu connu. C’est le chant d’une des sections les plus héroïques mais aussi les plus éprouvées du Vercors.
France, à bientôt. Paroles d’un auteur anonyme, sur l’air d’Alsace et de Lorraine (1871).
Le chant des Pionniers du Vercors a dû être écrit, composé et édité immédiatement après la guerre et n’a vraisemblablement pas été chanté dans les camps. C’est un chant à la gloire des combattants et victimes des combats du Vercors de la fin juillet 1944.