Association universitaire d'études drômoises
L'AUED est une association reconnue d'utilité publique qui édite Études drômoises, la revue du patrimoine de la Drôme

Jean Ferrat, l’homme engagé

par AUED

par Gilbert Auzias

Études drômoises n° 49 (janvier 2012)
pp. 3 à 5

Résumé d’après l’article

Il y a près d’un an, le 13 mars 2010, l’annonce du décès de Jean Ferrat étreignait bon nombre de nos concitoyens, un peu à la manière du brouillard qui se hasarde à gagner parfois les montagnes qui nous enserrent.

Né à Vaucresson, le 26 décembre 1930, Jean Tenenbaum ne se guérira jamais de la disparition de son père, alors qu’il n’a pas 12 ans. Depuis, Jean Tenenbaum n’a cessé d’être un homme blessé.

Une enfance passée auprès des femmes de sa famille, la révélation du chant, du jazz, puis du théâtre avec Jean Vilar.

Ayant abandonné l’école, en 1947, Jean Ferrat est apprenti dans un laboratoire du Bâtiment et des Travaux Publics. Il se syndique très tôt à la CGT.

Il étudie la guitare, multiplie les auditions, sous le nom de Jean Laroche avant de prendre le nom de Jean Ferrat en 1954.

Dès 1955, il met en musique le poème d’Aragon Les yeux d’Elsa ; sa notoriété croît, il est repéré comme homme engagé et en 1964, il s’installe en Ardèche.

Élu au conseil municipal d’Antraigues sur la liste de son ami Jean Saussac, maire communiste, Jean Ferrat occupera par la suite un poste d’adjoint.

Sa discographie va ponctuer ses engagements : au total, près de 200 chansons.

Jean Ferrat n’a cessé de combattre la mainmise de l’argent sur tous les champs de l’activité humaine, s’exposant, en permanence à la remarque acerbe prémonitoire de son premier employeur : « Vous êtes un raisonneur et je n’aime pas ça » et à l’ire de ses adversaires, qui lui ont toujours demandé de se taire.

Un dissident essentiel, indocile ; un citoyen précisément parce qu’il n’obéissait pas à la consigne.

Jean Ferrat, s’est toujours attaché à faire partager l’espérance révolutionnaire de changer le monde en abolissant les injustices au nom des lumières et de la raison.

Son cri n’a d’autre raison d’être

Que son refus de disparaître

De cet univers désolé

Pour le meilleur et pour le pire

Il chante comme je respire

Pour ne pas être asphyxié

Sait-il au fond de sa mémoire

Que c’est du cœur de la nuit noire

Qu’on peut voir l’aube se lever.

Le 1er juillet 1971, chez lui
16 août 1997, premier banquet républicain à Antraigues

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