Quel a été le rôle de l’aérodrome de Valence-Chabeuil pendant la seconde guerre mondiale ?
En septembre 1939, il est occupé par des militaires de la base aérienne de Bron. Début juin 1940, l’aérodrome est bombardé par la Luftwaffe, puis déserté après l’armistice.
En juin 1943, les soldats allemands font d’importants travaux pour dédier cet aérodrome à l’entraînement des planeurs de combat et de troupes aéroportées.
D’autres appareils y étaient accueillis, comme le Fieseler « Storch », le redouté « mouchard » qui survolait journellement le Vercors pour repérer les caches de résistants et les travaux de la piste de Vassieux.
La Trésorerie, avec d’autres aérodromes du sud de la France, se prépare à un éventuel débarquement des Alliés sur les côtes provençales.
Pour abriter tous ces appareils, les protéger, l’aérodrome est agrandi, aménagé avec des zones de dispersion, camouflé pour tromper les repérages aériens. La défense antiaérienne était puissante et judicieusement disposée : des dizaines de canons de tous calibres (du 25 au 105 mm). L’effectif militaire qui servait la base est estimé à 1 100 hommes installés à Valence, Malissard, Saint-Péray et sur l’aérodrome.
Très rapidement les Alliés, à la demande express de la Résistance et pour détruire un objectif important de la vallée du Rhône, survolent, photographient et repèrent les installations. La première intervention de l’USAAF (2) semble se situer le 30 avril 1944, quand des chasseurs à long rayon d’action P 51 Mustang mitraillent le terrain.
Mais l’épisode le plus important se déroula le 23 juillet 1944. 24 planeurs DFS 230 et 2 Gotha 242, remorqués par des Dornier 17 décollèrent de la Trésorerie et se posèrent à Vassieux-en-Vercors, constituant la seconde vague de l’assaut aéroporté du Vercors.
Le terrain de Valence est bombardé le 24 juillet par l’UAAF et la RAF, mais ce n’est pas pour soutenir le maquis du Vercors, il est déjà trop tard. Cette action s’inscrit dans la préparation du débarquement de Provence.
À la fin août, l’armée allemande, en retraite, quitte le terrain abandonnant une trentaine de carcasses d’avions.
Début septembre, la Trésorerie est utilisée par l’aviation alliée.
En conclusion, l’aérodrome de Valence-Chabeuil-la Trésorerie, sans avoir été une grande base aérienne, a joué, pendant la guerre, un rôle important dans la vallée du Rhône. Son implication dans le drame du Vercors a laissé un souvenir douloureux pour les Résistants de ce massif.