par Anne-Marie Ravel et Jean Sauvageon
Études drômoises n° 46 (juin 2011)
pp. 29 à 31
Résumé d’après l’article
Jacques, Élie, Henri, Ambroise Ner est né à Nemours, en Algérie le 7 décembre 1861.
C’est un philosophe, enseignant et journaliste qui est anarchiste individualiste, pacifiste et anticlérical.
Il est issu d’un milieu modeste, très religieux, son père est employé des Postes et sa mère institutrice.
Il devient professeur à Sisteron, ensuite répétiteur au lycée Charlemagne. Mais il peine à accepter la discipline et l’autorité. Suite à la mort de sa mère, il rompt avec la religion, devient franc-maçon et s’intéresse aux idées sociales.
En 1894, il commence à publier des romans.
En 1896, il adopte définitivement le pseudonyme de Han Ryner. Rédacteur en chef de Demain, il apporte sa contribution à de nombreux journaux et magazines et est l’auteur d’une cinquantaine de livres, romans, essais, contes, théâtre et poésie.
Pacifiste, il défend l’objection de conscience, en particulier en 1914. Il ira jusque devant les tribunaux militaires témoigner en faveur des objecteurs de conscience.
Il s’oppose à l’emprise de l’Église, surtout sur l’éducation. Le catholicisme est sa cible première mais les autres religions ne sont pas épargnées.
Peu avant son décès le 6 janvier 1938, il soutient la lutte des anarchistes espagnols et en cela s’oppose aux communistes.
Tout ceci n’explique pas pourquoi la municipalité modérée de Valence a choisi de donner le nom de ce philosophe anarchiste individualiste, pacifiste, à un groupe scolaire.
Est-il venu tenir des réunions dans la Drôme ?
Nous n’avons pas trouvé de traces de son passage, mais souvent les anarchistes drômois – comme ceux de Romans – faisaient venir leurs maîtres à penser qui intervenaient discrètement devant des auditoires souvent réduits…