Cet instituteur, natif de la Manche, rejoint la Drôme en 1935. Il est connu pour être l’un des plus représentatifs romanciers pour la jeunesse des années d’après guerre. Mais ses talents de dessinateur-caricaturiste sont nettement moins connus.
Ses capacités, que Paul Jacques Bonzon dit tenir de son père, se développent lors de sa formation d’instituteur, car le dessin constitue alors un mode d’exposition pédagogique privilégié. Ses anciens élèves se souviennent de la qualité et de la précision des dessins qu’il réalisait au tableau noir, indifféremment des deux mains.
Le premier dessin publié est repéré en 1931. Paul-Jacques Bonzon est alors au sanatorium de Sainte-Feyre (1) situé dans le département de la Creuse, et il devient le dessinateur attitré du bulletin trimestriel de l’association ACLD qui regroupe les membres de l’enseignement soignés dans l’établissement.
Certains dessins sont directement liés à la maladie et à son traitement qui, entre les deux guerres, consistait principalement en une alimentation saine et du repos au « bon air ».
D’autres dessins relatent plus précisément la vie dans l’établissement, en particulier la suppression de la mixité et le départ des hommes vers un autre établissement, Saint-Jean d’Aulps en Haute-Savoie.
La vie quotidienne des pensionnaires fait aussi l’objet du coup de crayon de Bonzon, avec l’aspect loisirs, théâtre, auxquelles participe l’ensemble du personnel médical.
Mais les dessins à connotation politique viennent illustrer le bulletin : humoristiques, satyriques. La guerre, en particulier, est particulièrement visée.
Au-delà de l’illustration du bulletin, Bonzon se lance dans la création de cartes postales, dessinées à la plume et à l’encre de chine. Elles constituent des séries consacrées à des thèmes, mais toujours avec la connotation humoristique ou satyrique.
Il découvre encore l’aquarelle, même si peu de ces œuvres subsistent de nos jours.
Lorsqu’il se lance dans l’écriture, il s’éloigne du dessin, l’utilisant seulement pour illustrer ses romans. Mais ceux-ci, comme les dessins, reflètent le même humour, le même sens de la caricature, le même besoin de « raconter ».
(1) Aujourd’hui, centre ALFRED- LEUNE, géré par la Mutuelle générale de l’Éducation nationale (M.G.E.N.).