Jules Moch a fortement marqué la vie politique française des années 30 à la fin de la IVe république, en 1958.
L’ingénieur.
Élève brillant, il entre à 19 ans à Polytechnique, devient ingénieur dans la marine puis entre dans l’industrie privée. En 1963, il remet au gouvernement Pompidou un projet de pont routier et ferroviaire sur la Manche. Mais c’est le tunnel, soutenu par la banque Rothschild, qui est retenu. Sa rigueur mathématique et la clarté de ses argumentations lui seront des atouts.
Le combattant et le résistant.
Mobilisé en 1914, affecté au Génie, il obtient la croix de guerre avec quatre citations.
Engagé volontaire dans la marine (il a 45 ans), il participe à la campagne de Norvège.
Arrêté et interné dans l’Indre par le régime de Vichy, à peine libéré il fonde, début 1941, le réseau 93 avec Pierre Stibbe. En 1942, il rejoint Londres et se retrouve chargé de mission par de Gaulle à Beyrouth et en Afrique noire. Il perd un de ses fils, assassiné par la milice et une partie de sa famille dans les camps de concentration.
Le militant socialiste
Il adhère en 1924 à la SFIO, dont il sera de longues années, membre de l’équipe dirigeante.
Homme d’une haute conscience, il s’oppose à plusieurs reprises à la ligne politique de son parti, par exemple celle conduite par Guy Mollet en Algérie. Toujours prêt à défendre la République, la démocratie et la laïcité, il ne transige pas avec l’intérêt général.
Le député : 35 ans de vie parlementaire
Il choisit Valence où il se faire élire député (en 1928 ?). Il dépose plusieurs rapports et projet de loi, dont la création d’un Réseau National des Chemins de Fer, future SNCF.
Il devient avocat, trouvant absurde de faire des lois sans connaître celles existantes.
En 1932, il est réélu triomphalement et devient une des personnalités majeure de la vie politique drômoise. Mais en 1936 il n’est pas réélu, payant son engagement antifasciste, mais il retrouvera un fauteuil de député dans l’Hérault.
Le membre des gouvernements
De 1936 à 1940, il est successivement secrétaire général du premier gouvernement Blum, puis sous-secrétaire d’État à la Présidence du Conseil, ministre des Travaux Publics.
De 1945 à 1951, le voilà d’abord ministre des transports et des travaux publics, tâche énorme pour laquelle il apprend à piloter afin de faciliter ses déplacements !
De 1945 à 1950, il est ministre de l’Intérieur pour maintenir l’ordre républicain. Confronté aux grèves très dures de 1947 et de 48, il endosse la responsabilité d’une répression forcément mal vécue, ponctuée de plusieurs incidents graves.
Président du Conseil pendant 4 jours, puis ministre de la Défense Nationale chargé de bâtir une armée moderne, puis il se retrouve délégué permanent au désarmement, activité à laquelle il consacre toute son énergie.
Un bref retour à l’Intérieur pour prévenir une éventuelle invasion des paras de Massu.
1958 : fin de la carrière ministérielle de Jules Moch, qui va se consacrer désormais à l’écriture.