Par Jean Besson et Alexandre Vernin
Études drômoises n° 38 (juin 2009)
pp. 16 et 17
Résumé d’après l’article
Issu d’une famille modeste (son père était tonnelier), René Brunet fait de bonnes études avant de s’orienter vers le droit, ce qui l’amène à être chargé de cours à la faculté d’Aix Marseille.
La guerre interrompt son parcours. Mobilisé en août 1914 comme lieutenant il est blessé deux fois et après sa convalescence, demande à être officier d’état major. Il participe aux batailles de Verdun et de la Somme, devient capitaine et, en 1918, fait partie de ceux qui reçoivent la délégation allemande.
La guerre finie, il fait sien le pacifisme des anciens combattants. Il devient rédacteur à la revue La paix des peuples, obtient l’agrégation de droit public et se retrouve conseiller juridique à l’ambassade de France en Allemagne. Devenu théoricien et praticien en droit international, ses tendances pacifistes lui attirent pas mal d’inimitiés, on l’accuse de germanophilie. Cela explique probablement qu’il se rapproche de la SFIO dont le pacifisme affiché lui convient. Il appartient au courant modéré de ce parti et agit pour sa participation aux gouvernements radicaux. Parallèlement, il devient le leader de la gauche au conseil général de la Drôme et œuvre activement à son développement.
En 1936, il fait partie du gouvernement de Front populaire et en 1938, à la chute du gouvernement Blum, devient sous-secrétaire d’État aux finances.
Adepte de la diplomatie parallèle, René Brunet refuse de percevoir le danger que représente le régime nazi. Après la débâcle et l’Armistice, il vote les pleins pouvoirs à Pétain et pendant 18 mois va s’inscrire ouvertement dans le jeu collaborationniste, nouant même des contacts avec l’occupant.
À la Libération il est contraint de s’exiler en Suisse. Radié définitivement du Barreau de Paris, déclaré inéligible par un jury d’honneur, il est poursuivi en juin 1945 devant la Cour de Justice de la Seine. L’instruction s’éternisant, il finit par être acquitté en 1949 mais décide de rester en Égypte où il s’était installé en 1949. C’est là qu’il mourra le 10 mars 1951.