Association universitaire d'études drômoises
L'AUED est une association reconnue d'utilité publique qui édite Études drômoises, la revue du patrimoine de la Drôme

Francs-maçons drômois

par AUED

Par différents auteurs

Études drômoises n° 38 (juin 2009)
pp. 19 à 34

Résumé d’après les articles

Les temples maçonniques de Valence et Montélimar par Jacques Delatour

Ces temples, comme tous les autres, reproduisent la symbolique du temple construit par Hiram, le grand architecte du roi Salomon, selon la Bible. Les adhérents doivent franchir les étapes successives pour aller vers la lumière et la connaissance.

Différents symboles caractérisent ces temples : le triangle, qui brille à l’orient ; les colonnes, à droite et à gauche de l’orient ; le ciel, signifie que le temple est inachevé ; le damier, qui symbolise le bien et le mal, le jour et la nuit ; le drapeau français, qu’on ne trouve pas dans toutes les loges ; les tabliers, ceux des anciens maîtres.

L’article cite un extrait d’un texte biblique, racontant la construction du temple par Hiram, et le récit de la mort d’Hiram, par Gérard de Nerval

Les principales obédiences maçonniques en France : le Grand Orient ; la Grande Loge nationale de France ; la Grande Loge de France ; la Grande Loge féminine ; le Droit humain ; la Grande Loge mixte de France.

Les obédiences du monde entier s’accordent sur les quatre principes fondamentaux suivants : le Temple de Salomon ; la légende d’Hiram et du rameau d’acacia ; les constitutions d’Anderso (1723 et 1738) ; le rite des trois grades : apprentis, compagnons, maîtres.

 

Le Grand Orient de France à Valence par Guy Mazuray

Guy Mazuray, décédé en février 2009, était maçon depuis de nombreuses années. Ce texte, écrit pour Études drômoises, représente l’hommage de notre revue.

La tradition maçonnique s’est développée en France sous le règne de Louis XV. Même si le langage ésotérique peut dérouter, les loges ne sont pas des lieux de culte mais des espaces de réflexion et de débats. Le Grand Orient de France prône la liberté de conscience et la laïcité.

Le caractère secret de la maçonnerie était une nécessité pour sa survie et il a donné lieu à toutes sortes de fantasmes. Dès le lendemain de la Révolution française, l’abbé Barruel inventa le terme, devenu récurrent, de « complot maçonnique », défendu par les milieux conservateurs.

Malgré cet état d’esprit, la franc-maçonnerie valentinoise, née au début du XVIIIe siècle, s’est développée régulièrement jusqu’à occuper une place importante dans sa vie politique.

Plusieurs loges se sont succédées, mais seule subsiste L’humanité de la Drôme.

Au XIXe siècle, quelques noms de francs-maçons émergent : Marie Pierre Curnier, avocat, maire de Valence et député de la Drôme ; Maurice Clerc, notaire, maire de Valence et député de la Drôme ; Joseph Albin Fayard, avocat, sénateur de la Drôme ; Antoine Chevandier, médecin, député et sénateur de la Drôme ; Désiré Bancel, avocat, élu député à Paris ; Raoul Madier-Montjeau, député ; Joseph Belat, maire de Valence, président du conseil général.

Dans les années 1900, c’est encore Maurice Faure, député de la Drôme, puis ministre de l’instruction publique

Après 1919, la loge continue de se développer et propose encore de futurs maires ou parlementaires.

Pendant les cinq années de la seconde guerre, la loge est dissoute. Certains de ses membres seront poursuivis déportés ou exécutés. Ce n’est qu’en 1945 que reprennent les réunions.

 

Le premier temple de l’Humanité de la Drôme, à Valence par un Maçon anonyme

C’est en 1845 que des Frères réunis à Valence décidèrent de la création d’une loge et lui donnèrent le titre de celle fondée au début du siècle : L’Humanité, auquel ils ajoutèrent le nom du département. En revanche aucun document fiable ne précise le lieu des premières réunions.

Fermée à deux reprises, en 1850 et en 1855, accusée d’être une société secrète ou d’avoir des activités politiques, les premières années furent mouvementées. D’où la difficulté de connaître l’adresse du siège de la loge : hôtel de Brissac ? Côte des Chapeliers ?

Il semble que dès 1864, le temple soit installé Côte des Chapeliers, dans un immeuble acquis dans ce but et géré par une société civile immobilière constituée des membres.

En 1909, en raison d’importants travaux à prévoir, le bâtiment est vendu à la préfecture.

Un nouveau bâtiment est prévu, dont les plans, œuvre de l’architecte Eugène Poitoux, sont acceptés le 8 juin 1909 par la nouvelle société civile immobilière créée pour cela.

Aujourd’hui, à la suite du bombardement du 15 août 1944, il ne reste rien du premier temple maçonnique, ni de la préfecture qui lui avait succédé, à l’exception de la porte Saint-Ruf.

 

Histoire des loges maçonniques de Montélimar par Jean-Pierre Poret

La première loge maçonnique à Montélimar apparaît fin 1784 : Saint-Louis la fidélité. Mais elle n’obtient pas l’accord du Grand Orient de France. Une seconde tentative obtiendra cet accord et la loge Parfaite sérénité voit le jour le 1er mars 1787 et s’installe rue des Cordeliers.

La loge décide d’utiliser le « Rite écossais modifié », comme celle de Crest. Son activité est principalement la bienfaisance mais cessera lors de la Révolution.

Parallèlement la loge La Paix voit le jour en même temps. Mais de violentes rivalités naissent entre les loges : bien qu’ayant obtenu l’accord du Grand Orient, La Paix n’est pas reconnue par la loge de Valence. Mise en veilleuse durant la Révolution, elle reprend laborieusement en 1804, mais c’est à partir de 1810 qu’elle reprend vie jusqu’en 1812 où elle cesse toute activité.

Une troisième loge, les Amis de la constance, fonctionna de 1787 à 1789, avec pour principale activité, d’empêcher la création de La Paix !

En 1810 naît la loge les sept Écossais réunis sous l’initiative d’un militaire. Elle obtient rapidement l’accord du Grand Orient, se développe régulièrement, puis cesse toute activité en 1812, sans que l’on en connaisse la cause.

Pendant soixante ans, plus aucune activité maçonnique à Montélimar.

En 1872, une nouvelle loge est créée, Le Réveil maçonnique. Installée officiellement, avec l’accord du Grand Orient, elle se donne des objectifs très différents : développer les idées démocratiques, diffuser l’instruction, particulièrement des femmes, créer des écoles laïques… Mais l’État, par la voix du sous-préfet, en décide autrement : la loge est fermée une semaine après ! Relancée de 1876 à 1880, elle est le siège de violents conflits d’influence et ferme en 1880.

C’est en 1893 que naît la loge En avant, toujours en activité. Comme presque toutes les loges du Grand Orient, elle s’engage dans la vie politique, avec les tensions et rivalités que l’on peut imaginer. En plus de l’anticléricalisme, ses efforts portent sur les grands problèmes de l’époque : développement de l’instruction, réglementation du travail des femmes et des enfants, socialisation des moyens de production…

La période de guerre voit la fermeture de la loge. Les documents et archives sont évacués et cachés, le responsable, Courtier, est arrêté par la Gestapo, questionné, emprisonné.

C’est seulement en 1953 que la loge peut reprendre vie, une vie qui continue de nos jours.

 

La franc-maçonnerie en Drôme-Ardèche par Claude Didier

Les départements de la Drôme et de l’Ardèche proposent les principales obédiences et les principaux rites pratiqués. Les loges se rencontrent fréquemment, même si elles sont d’obédiences différentes et cela apporte une grande richesse aux échanges qui ont lieu.

Cela débouche sur des engagements précis dans le domaine de la vie citoyenne, dans le respect des opinions de chacun et dans la loyauté à l’égard de nos institutions républicaines.

La Grande Loge de France est présente en Drôme-Ardèche.

Temple de Montélimar, l'Orient
Temple de Valence, la petite salle
Bannière, loge de Valence
Le premier temple maçonnique de Valence (Fonds Marius Villard)
Sculpture en bois, à l'entrée du temple de Montélimar
Valence : tabliers de maçons

Ce site utilise des traceurs (cookies) afin d'améliorer votre expérience de navigation. Si vous les acceptez, cliquez sur "Accepter". Pour en savoir plus et paramétrer les traceurs, cliquez sur "En savoir plus". Accepter En savoir plus

error: Ce contenu est protégé !