Association universitaire d'études drômoises
L'AUED est une association reconnue d'utilité publique qui édite Études drômoises, la revue du patrimoine de la Drôme

Émile Lisbonne

par AUED

Par Jean Laget

Études drômoises n° 38 (juin 2009)
pp. 13 à 15

Résumé d’après l’article

Fils de Jules Lisbonne, avocat à Nyons, notable local, premier adjoint du maire, conseiller général, Émile est né le 20 février 1876. Il fait de très bonnes études au collège communal, passe son bac au lycée d’Avignon et intègre la faculté de droit d’Aix où il est un élève brillant. Après le décès de son père, en 1900, il doit assurer l’existence de sa mère et de ses deux sœurs. Sur le plan professionnel, il s’oriente vers la parquet et accomplit une espèce de tour de France au gré de ses affectations. À 38 ans, il s’engage en 1914 et se conduit avec bravoure. Sa fonction de magistrat lui vaut de siéger parfois dans des tribunaux militaires dont les jugements expéditifs le choquent profondément. Plus tard, devenu sénateur, il sera rapporteur d’une proposition de loi visant la création d’une cour spéciale de justice militaire.

Suite au décès du sénateur titulaire il se présente le 6 janvier 1924 dans la Drôme où il est facilement élu au second tour. Au Sénat, il s’inscrit au groupe de la gauche radicale et radicale-socialiste. Il fait sérieusement son métier de sénateur, visite son département deux fois par mois et défend ses idées de liberté, de laïcité et de paix.

Très attaché à sa ville natale, il y a une maison où il passe ses congés en famille.

Le début des années trente est politiquement difficile : la crise économique, la grande instabilité parlementaire due à l’inadaptation de la vieille constitution de 1875, la montée des dictatures en Europe et le développement des ligues factieuses à l’intérieur rendent ingérable le gouvernement de la France. Nommé ministre de la santé dans le gouvernement Sarraut, il n’a pas le temps d’engager d’action avant sa chute, un mois plus tard.

Il quitte alors le parti radical et rejoint les socialistes. Il est un des rares membres du Sénat à avoir soutenu le Front populaire dès le début. En 1938, les élections le voient rater sa réélection pour seulement 5 voix. Il ne lui reste plus que son mandat de conseiller général de Buis-les-Baronnies.

La guerre éclate et le régime de Vichy dissout les conseils généraux. Lisbonne, trop compromis avec la gauche, est assigné à résidence dans l’Aveyron et ne reviendra dans la Drôme qu’après la Libération.

En 1947 il est nommé membre du Conseil supérieur de la Magistrature et décède le 21 décembre de la même année.

Portrait de Émile Lisbonne (Fonds Mémoire de la Drôme)
error: Ce contenu est protégé !

Ce site utilise des traceurs (cookies) afin d'améliorer votre expérience de navigation. Si vous les acceptez, cliquez sur "Accepter". Pour en savoir plus et paramétrer les traceurs, cliquez sur "En savoir plus". Accepter En savoir plus