Geneviève et Claude se sont rencontrés en 1964, chez JAF, un atelier de construction d’automates, à Paris. Mais c’est en 1986 que le couple décide d’ouvrir, à Herbeys en banlieue grenobloise, un atelier de restauration et de création d’automates. Ce n’est qu’à leur retraite qu’ils viendront s’installer à Livron.
Il existe deux sortes d’automates : les pseudo automates, qui ne produisent qu’un simulacre d’action, et les véritables automates qui exercent réellement leur action. Le mouvement est produit par un jeu de cames et de leviers mus par un moteur à ressort.
Si les premiers automates apparaissent à la Renaissance, leur âge d’or se situe dès le XVIIIe siècle, avec des créateurs de grande classe, comme Kintzing dont la fameuse Joueuse de tympanon étonne encore.
Au XIXe siècle, une véritable industrie naît, mais il s’agit plutôt de pseudo automates. Au XXe siècle, produits en grande quantité, ils sont utilisés pour la publicité dans les grands magasins.
La création d’automates requiert un savoir faire dans des domaines très variés comme menuiserie, cartonnage, staff, mécanique, peinture des visages et des mains, coiffure, travail de la peau, décoration…
Si, au départ, le couple Laurent avait souhaité se consacrer à la restauration, il leur est vite apparu que la demande était trop limitée, donc ils se sont lancés dans la création et aussi la copie libre de sujets réputés.
La copie de la Joueuse de tympanon a nécessité 14 mois de travail à temps plein.
Selon Claude Laurent, un automate réussi se reconnaît à la souplesse de ses mouvements, mais aussi à l’homogénéité du résultat : tout doit être à l’unisson, personnage, mouvement, habit et décor…
D’une taille pouvant atteindre 80 cm de haut, ces automates sont forcément d’un prix très élevé, en rapport avec le nombre d’heures de travail que leur création demande, mais un collectionneur passionné et fortuné ne compte pas !