Le sculpteur Patrick Guideau est diois depuis 1976 et habite le hameau des Bialats dans la commune de Menglon, canton de Châtillon-en-Diois.
Il n’a pas encore 20 ans en 1968, quand on lui confie, jeune étudiant aux Beaux-Arts, l’organisation des expositions à la Maison de la Culture d’Orléans. Cela fut pour lui l’occasion de rencontrer de fortes personnalités : la poétesse Hélène Cadou, le philosophe-sociologue Edgar Morin, l’écrivain Louis Guillou, le metteur en scène Olivier Katian, le peintre Viera Da Silva, le sculpteur Pierre Seckely…
Pourquoi en 1976 l’installation dans le Diois ? Sa compagne, rencontrée en montagne, est grenobloise ; les cols vers le Diois lui sont familiers au gré de ses randonnées.
Le hameau des Bialats, de l’autre côté des cols, leur offre la solitude d’un fond de vallée, à portée d’une montagne peu fréquentée, un cadre de vie austère certes, mais proche de leurs rêves.
Le sculpteur travaille tous les bois, glanés au fil de ses errances dans la nature ou donnés par des amis. Et cette région du Diois, est riche en bois durs comme le buis, les fruitiers, noyer, poirier, cerisier.
Le rapport de la matière au temps est une préoccupation constante de Patrick Guideau. Ses statues ont un âge, qu’elles soient d’un noyer lisse aux veines nobles, ou issues d’une vieille poutre de chêne que le temps a torturé, ou d’un bois flotté avec lequel l’eau de la Drôme ou du Bez a joué.
Ce court article, en essayant de suivre l’évolution du sculpteur au fil des ans, est obligatoirement réducteur et ne peut refléter ni par les mots, ni par l’iconographie, toutes les richesses de l’artiste.
Patrick Guideau rêve, à près de soixante ans, d’une « installation » où toutes ses sculptures seraient reliées entre elles, autant de naissances qui permettent de mieux comprendre, d’accumuler de l’expérience, d’aller plus loin.
Travail acharné, solitaire, dans ce paysage de montagnes dioises propice à l’inspiration. Solitude austère mais partagée, car sa compagne est le fil tendu mais jamais rompu avec le monde extérieur.
Chacun organisera à sa guise ce lien d’humanité entre toutes les œuvres, ces instants d’éternité que le sculpteur aurait aimé retenir.