L’Impartial est aujourd’hui un titre de presse emblématique de la vie romanaise et péagoise, même si la ligne éditoriale du titre actuel est totalement différente de celle des origines, en 1883 (pour ne pas dire opposée !), époque très particulière, et quelquefois violente, de l’histoire de Romans et de la France. Mais c’est aussi l’époque de l’établissement définitif de la République, du gouvernement de Léon Gambetta, et des lois Jules Ferry sur l’école.
Des notables, le chanoine Ulysse Chevalier, Emilien Du Port-Roux, Hippolyte Chopin, Félix Lacour, François Charles-Messance, Horace Reynaud, ancien magistrat, décident de fonder un journal d’opposition, L’Impartial de Romans et de Bourg-de-Péage.
1883 : Un contrepoids au Jacquemart, organe des républicains.
Le premier numéro paraît le jeudi 17 mai 1883, il est vendu « 5 centimes » et imprimé 22 côte des Cordeliers (dans l’actuel Crédit Mutuel) par André Sibilat. Dès le premier éditorial, les fondateurs annoncent la ligne éditoriale. L’Impartial se veut au-dessus des partis.
1908 : Henri Deval prend la direction de l’Impartial.
André Sibilat meurt en 1908 et sa veuve appelle Henri Deval comme directeur-adjoint qui devient propriétaire de l’imprimerie et du journal. Il donne à l’hebdomadaire son indépendance tout en lui conservant sa ligne catholique et s’appuie sur des collaborateurs de qualité : il accorde notamment sa confiance au poète Gaston Bouchet, à partir de mars 1914 qui reste l’une des valeurs sûres du titre jusqu’en septembre 1937. En 1932, l’imprimerie et la rédaction quittent la rue Giraud pour s’installer, 43 place Jean-Jaurès.
Les années 1930 modifient l’orientation modérée de L’Impartial. Après la victoire du Front Populaire, en 1936, trois hebdomadaires du département, L’Impartial, La Gazette de la Drôme et L’Avenir de la Drôme, fusionnent pour créer un grand hebdomadaire de droite, Le Journal de la Drôme, dont le premier numéro sort le jeudi 9 septembre 1937.
À la Libération, les Romanais et Péageois sont privés de leur hebdomadaire, qui avait été vichyssois.
1951 : Après les années noires, la deuxième vie de l’Impartial.
Le fils d’Henri Deval, Jean (Henri-Jean pour l’état civil) décide alors de reprendre la diffusion de L’Impartial de la Drôme dont le premier numéro sort le samedi 29 décembre 1951, imprimé dans les locaux de la place Jean Jaurès
1971 : De nouveaux locaux
Jean Deval, retraité en 1967, avait laissé la direction de l’entreprise à son fils, Philippe qui, devenu P.D.G, insuffle un nouveau dynamisme à l’hebdomadaire. L’Impartial de la Drôme change de titre en septembre 1969 puis, à partir de 1973, devient L’Impartial. Afin de moderniser l’imprimerie, Philippe Deval achète en 1970 de vastes locaux, rue Mirabeau (1), qui accueillent, à partir de 1971, d’imposantes rotatives offset et des équipements performants, régulièrement renouvelés dans les années qui suivent, au gré des évolutions technologiques.
En 2003, la direction de la publication est confiée à Anne Deval-Ostorero, permettant à L’Impartial de rester une affaire de famille.
L’Impartial de 2007
L’hebdomadaire a adopté un format tabloïd de 56 pages s’assure une diffusion de plus de 9 000 exemplaires en rayonnant sur la Drôme des Collines. Réussite et popularité qui s’expliquent par la fidélité à la ligne simple édictée en 1951 par Jean Deval, « un journal spécifiquement local », de « tous les citoyens ».