Né à Valence en 1764, Simon de Sucy, après de brillantes études, entre, à 16 ans, dans le corps royal d’artillerie et croise Bonaparte en 1785, sans se douter que cette rencontre allait bouleverser sa vie. Il quitte l’armée pour devenir, en 1788, commissaire des guerres du Dauphiné.
Sucy se tient prudemment à l’écart des violences de la Révolution. En 1790, le roi le charge d’organiser l’administration départementale. De mai à octobre 1791, il retrouve Bonaparte venu terminer sa formation militaire et c’est le début d’une amitié et d’une longue correspondance.
En 1792, Sucy retrouve son emploi de commissaire des guerres à Valence. À plusieurs reprises, Bonaparte fait appel à ses services.
En 1793, les représentants du peuple font transférer de Lyon à Valence la fonderie de canons, dont Sucy se voit confier la direction. Bonaparte, devenu général, fait de plus en plus souvent appel à lui en préparant la campagne d’Italie, dont finalement Sucy se voit promu ordonnateur en chef, poste qu’il gère avec efficacité, mais sans pouvoir néanmoins redresser une situation compromise par les accapareurs de tout poils qui profitent de la situation.
Il donne sa démission et reste dans un isolement volontaire.
Choisi par Bonaparte pour être ordonnateur en chef de l’armée d’Orient, il embarque pour l’Égypte le 19 mai 1798. Le succès militaire couronnant l’expédition, Sucy reçoit une avalanche de recommandations extrêmement précises.
Mal rétabli d’une blessure, débordé, Sucy peine à suivre le rythme imposé par Bonaparte.
Il faut lire les courriers incessants adressés par l’infatigable général pour se faire une idée de ce qui était demandé au commissaire…
De plus en plus dépassé par les exigences de Bonaparte, Sucy finit par refuser de rester administrateur d’une armée privée de moyens et réduite au pillage. Bonaparte, qui hésite à se passer de ses précieux services, finit quand même par accepter son remplacement. Sucy, accompagné de plusieurs dizaines de militaires blessés ou malades, embarque d’Alexandrie pour la France. Mais le bateau, pris dans une tempête doit se réfugier en Sicile. Mais l’île appartient au roi de Naples, alors en guerre contre la France, et la population, espérant s’emparer d’un trésor supposé caché dans le bâtiment, finit par assassiner une partie des naufragés, parmi lesquels Simon de Sucy, le 20 janvier 1799.


