Association universitaire d'études drômoises
L'AUED est une association reconnue d'utilité publique qui édite Études drômoises, la revue du patrimoine de la Drôme

Femmes politiques dans la Drôme

par AUED

Par Anne Mazuray

Études drômoises n° 28 (décembre 2006)
pp. 13 à 18

Résumé d’après l’article

Pourquoi encore si peu de femmes élues dans la Drôme en 2006 ?
Si la France a été le premier pays au monde à accorder aux hommes le suffrage universel, il a été l’un des derniers à l’accorder aux femmes, un siècle plus tard ! Le Moyen-Âge a été marqué en France par le poids de l’église catholique et ses peurs de la femme.
Et depuis la Révolution française, que d’occasions manquées ; Condorcet, en 1790, Pierre Guyomar, conventionnel, en 1793 argumentent, mais en vain. En 1795, la Réaction thermidorienne entérine pour longtemps le partage de la vie en deux sphères : la sphère publique aux hommes, la sphère privée aux femmes. Le code civil de Napoléon renforce ce cantonnement.
Entre 1919 et 1936, à trois reprises la Chambre des députés vote, à une large majorité, en faveur du droit de vote des femmes, mais, à chaque fois, le Sénat bloque tout.
Paul Valéry, en 1931, André Tardieu en 1934 s’étonnent et s’insurgent sans résultat. Léon Blum nomme trois femmes sous-secrétaire d’État, des ministres qui n’ont pas le droit de vote et qui doivent obtenir l’autorisation de leur mari pour occuper leur poste !

C’est enfin l’ordonnance du 21 avril 1944, signée par le général de Gaulle qui accorde le droit de vote aux femmes, et les femmes vont voter pour la première fois en 1945.
Si, dans les premiers temps, les femmes s’abstiennent plus souvent et votent plus à droite que les hommes, à partir des années 1970 cela s’équilibre. Dans les années 1980, on constate même qu’elles votent plus à gauche et plus « écolo » que les hommes.
Mais être candidates et élues, c’est un autre problème !
Les partis politiques sont réticents et ce sont eux qui décident des investitures.
En 1995, l’Observatoire de la Parité est créé, dont Gisèle Halimi est la présidente, puis la loi dite de la Parité est votée le 6 juin 2000. Même si cette loi ne règle pas le problème, elle constitue néanmoins une avancée.

Et dans la Drôme ?
Dans le « Dictionnaire des parlementaires drômois » réalisé par l’institut Marius Moutet en 2005, on constate que la Drôme n’a envoyé aucune femme au Sénat depuis 1945 et seulement deux femmes à l’Assemblée nationale, l’une en 1946 (Jenny Flachier) et l’autre en 1997 (Michèle Rivasi), plus de 50 ans après !

Le Conseil Général de la Drôme a évolué depuis 1790 dans sa composition et son organisation. Mais le constat reste accablant : depuis 1945 jusqu’en 2004, sur 130 élus on ne compte que 4 femmes !
Depuis les dernières cantonales de 2004, on peut constater une évolution : un rajeunissement et une féminisation sensible du Conseil Général qui, en 2006, comprend 6 femmes sur les 36 membres de l’Assemblée, soit 17 %, presque le double du chiffre national.
Ce « rééquilibrage » hommes – femmes montre bien que, si l’on souhaite avoir des femmes dans les instances de décision, cela relève de la volonté politique des partis.
Mais, écrit Yvette Roudy : « Une femme politique est toujours perçue comme un homme politique évincé » !

En 1979, Anne Mazuray est élue conseillère générale
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