Née avec le siècle, le 6 décembre 1900, sa vie illustre bien les possibilités d’émancipation offertes par l’éducation laïque aux jeunes filles de la France rurale dès cette époque. Elle a passé son enfance et son adolescence à Montélimar, où elle revint en 1951, à la mort de son mari, pour y finir ses jours en 1996. Élève brillante, marquée par le milieu artistique dès son plus jeune âge, elle ne put cependant entreprendre des études supérieures et se retrouva institutrice dans le sud de la Drôme.
Mais elle s’ennuyait, et obtint un poste de professeur de français dépendant de la mission laïque auprès du gouvernement égyptien et partit vers son nouveau destin.
Ce fut alors l’émerveillement : beauté des lieux, richesse intellectuelle de ce milieu cosmopolite, elle met ses vacances à profit pour visiter. En 1933, elle se marie à Montélimar avec Vaclav Korecky, un homme d’affaire tchèque, polyglotte et charmant. C’est au Caire qu’elle commence à écrire le Calendrier du bonheur qui paraît à Paris en 1935.
Un an plus tard, son fils naît, mais la seconde guerre mondiale lui apporte, comme à tous, ses épreuves. La victoire des Alliés n’apporte pas la tranquillité aux Européens qui vivent en Égypte.
Aimée, laissant amis et possessions, revient dans la Drôme, où la maladie de son mari la laisse veuve à 50 ans. Elle reprend son métier d’institutrice et termine sa carrière à Montélimar.
Désormais à la retraite, elle s’investit dans l’écriture. Ses productions ne sont pas toutes publiées, mais certaines témoignent de la richesse de ses expériences et de son amour de la vie, ancré dans ses racines drômoises.
Aimée reçut les Palmes académiques pour ses services à l’Éducation nationale et l’Ordre national du Mérite pour son action en faveur de la France libre.